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Tutorat : comment devenir un tuteur efficace en entreprise ?

Céline ChaudeauJournaliste

Assurer une mission de tutorat dans l’entreprise n’est pas une chose à prendre à la légère. Mais le rôle de tuteur ou tutrice n’a souvent pas de statut ni de contours précis. Voici nos conseils pour cadrer les choses et tirer le meilleur parti de cette expérience.

Les fonctions et statut d’un tutorat en entreprise

De quoi parle-t-on exactement quand on parle de tutorat en entreprise ? Car l’enjeu n’est pas mince, en effet… « Dans le cadre d’une alternance, avec une certification ou une formation diplômante à la clé, le rôle du tuteur se situe à deux niveaux majeurs, précise d’emblée Sophie Michaut, ingénieure pédagogique et formatrice-consultante. Il accompagne d’abord le tutoré dans sa montée en compétences. Et il demeure un interlocuteur privilégié tout au long de sa présence dans l’entreprise. »

Clarifions également les choses sur le statut du tuteur ou de la tutrice. Il y a beaucoup d’idées reçues sur le sujet. « Contrairement à ce que l’on imagine parfois, le tuteur n’est pas forcément un senior. Son envie d’être tuteur ne dépend pas non plus de son expérience. Surtout que le tuteur n’est pas forcément le formateur de l’alternant. La formation peut être confiée à un autre ou plusieurs membres de l’équipe. En revanche, le tuteur est là pour gérer le parcours du tutoré. »

Le tuteur doit savoir à quoi il s’engage. Et cela d’autant plus qu’aucun statut n’encadre cette mission. « Il n’y a pas de texte officiel, aucune compensation financière ni de nombre d’heures spécifiques allouées, reconnaît notre experte. Les entreprises sont un peu livrées à elles-mêmes. Certaines vont définir des contours très poussés, alors que d’autres vont laisser la mission à l’intuition de l’intéressé. »

Quels bénéfices à devenir tuteur ?

On ne devient pas tuteur pour l’argent. Si certaines entreprises proposent une compensation financière, celle-ci n’a rien d’automatique. L’absence de statut et un emploi du temps souvent serré n’aident pas à faire grandir l’idée de s’engager dans un tutorat. Et pourtant, il y a bien des raisons de devenir tuteur et tutrice. Notre formatrice en distingue essentiellement deux :

Le goût de la transmission

« C’est pour moi le premier bénéfice pour un tuteur. Sur le plan humain, c’est une belle satisfaction d’aider quelqu’un à grandir sur un poste dans une entreprise. »

La valorisation de sa propre expérience

« Cette deuxième motivation est peut-être plus personnelle. C’est l’occasion, dès lors qu’il faut l’expliquer à quelqu’un d’autre, d’appréhender sa maîtrise d’un sujet. »

À cela s’ajoute, aussi, la richesse d’une rencontre. « Un tuteur peut recevoir beaucoup d’un tutoré. Tout dépend de la personnalité de chacun et c’est parfois intéressant de se voir dans le regard d’un étudiant, de se frotter de nouvelles idées et perspectives. Il peut aussi y avoir une rencontre entre générations, voire des chocs culturels positifs et salutaires. »

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Alternance : des attentes différentes des deux côtés

Pour que le tutorat fonctionne, chacun doit trouver son compte dans la relation. Pour cela, encore faut-il savoir quelles sont les parties en présence. Car il y a le tuteur ou la tutrice, le ou la tutoré·e, mais aussi l’entreprise qui accueille…

« Tout le monde n’attend pas exactement la même chose d’un tutorat, analyse Sophie Michaut. Si l’on veut caricaturer un peu, on peut dire que la plupart des entreprises attendent d’abord de la productivité. Elles voient dans l’alternant un collaborateur moins cher et efficace le plus vite possible. » Et s’il n’est pas forcément question d’embaucher l’alternant à la fin, l’enjeu est parfois de le former pour l’intégrer à un vivier de futures recrues potentielles.

De son côté, le tutoré vise d’abord l’obtention de son diplôme. « Cette dimension est parfois perdue de vue du côté de l’entreprise. » L’alternance est nécessaire à l’obtention d’un diplôme et, pour cela, le tutoré doit acquérir un certain nombre de compétences et valider une expérience professionnelle obligatoire. « Dans ce cadre, il attendra de son tuteur l’accompagnement nécessaire pour bien trouver sa place, en fonction de son objectif. »

Comment choisir le bon tutoré ?

Entre l’idéal et la pratique, il y a parfois un gouffre.« Idéalement, il faudrait que cette relation se noue comme n’importe quel recrutement après un ou plusieurs entretiens », reconnaît notre spécialiste. Sauf que, dans les faits, tous les tuteurs ne choisissent pas leur tutoré. « Parfois un futur tuteur peut participer à un entretien mais sans être décisionnaire. »

À défaut de se choisir, il y aura quand même une première rencontre pour poser les bases de la future relation. « D’un point de vue pratique, il faudra vérifier qu’il y a une cohérence entre ce que fait l’entreprise et les attendus pour le diplôme, ajoute Sophie Michaut. Cependant, pour moi, l’aspect principal demeure relationnel. » Et cela ne peut bien se passer que si les attendus mutuels de la relation dont posés dès le départ.

Quelle posture adopter en tant que tuteur ?

La question de la posture dans le tutorat est essentielle. « La difficulté, c’est de faire la part des choses entre les attendus de productivité de nimporte quelle entreprise et la réalité dune mission de tuteur, rappelle notre spécialiste. Or cette mission est d’accompagner l’acquisition d’une expertiseet faire grandir le tutoré vers son diplôme et un métier derrière. »

À charge aussi, pour le tuteur ou la tutrice, de trouver la bonne distance avec l’alternant·e. « Contrairement à une idée reçue, il n’y a pas de lien de subordination ni de hiérarchie entre tuteur et tutoré. » Mais la confusion peut naître de certaines situations, où le tuteur est aussi, par ailleurs, le n+1 du tutoré. « Dans ce cas, il faut absolument comprendre que la casquette de manager n’est pas la même que celle de tuteur. »

D’un point de vue pratique, le tuteur ou la tutrice doit absolument seménager des plages, dans son emploi du temps, dédiées à sa mission et bien distinctes de réunions d’équipe. « Il ne faut pas perdre de vue son objectif, c’est-à-dire le suivi du parcours de formation du tutoré. » Au passage, il lui sera souvent demandé davantage de soft skills que de compétences techniques par exemple. « Il devra faire preuve d’empathie, savoir écouter, bien communiquer notamment… »

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Tutorat : qu’en est-il des problèmes de générations ?

La question des problèmes de fossés générationnels dans la relation de tutorat est un faux problème pour Sophie Michaut. « Déjà, il n’est pas rare que les deux profils aient sensiblement le même âge, voire que le tutoré soit plus âgé, comme dans le cas d’une reconversion. »

Cette experte relativise aussi les malentendus avec la génération Z, née entre 1997 et 2010. « La principale différence a longtemps résidé dans le rapport au monde professionnel. Mais ce questionnement a gagné beaucoup de générations aussi tuteur, tutrice et tutoré·e se retrouveront souvent sur ce point. » Pour le reste, les plus jeunes entretiennent simplement un rapport au sens et aux valeurs différents. « Parler leur langage, c’est surtout comprendre que pour eux, la réussite de l’entreprise n’est pas la priorité. Et c’est surtout expliquer, toujours, pourquoi on fait les choses… »

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Comment être juste dans son évaluation ?

Tout au long de cette aventure professionnelle et personnelle, reviendra alors au tuteur la charge d’évaluer l’alternant. « Les attendus dépendent des écoles et des centres de formation, précise la formatrice. Mais la meilleure façon de bien opérer est de s’en tenir à une grille factuelle des acquis à obtenir. » Si, comme souvent, cette grille n’existe pas, le tuteur aura tout intérêt à la déterminer en début de parcours pour garantir l’évaluation la plus objective possible.

« Cest une vraie responsabilité pour le tuteur car il y a des enjeux derrière.Or, le tuteur n’est pas un enseignant et n’a pas forcément l’habitude de ce genre d’exercice. »

Le risque d’un tutorat raté… et ses leçons

Un tuteur peut-il échouer ? Une fois intégré à l’entreprise, l’alternant peut difficilement rompre son contrat, sauf à mettre en péril son année d'étude, voire son diplôme. « À la différence d’une embauche ratée, où le salarié peut démissionner, un tutorat raté se solde généralement par une mauvaise entente, lente et laborieuse. Avec un tutoré qui souffre ou qui n’est pas motivé. »

Mais l’ultime bonne nouvelle est que tout tuteur, avec un peu d’humilité, peut changer de cap ou se faire aider au cours de sa vie professionnelle. « Il existe des formations très utiles de deux jours qui permettent de poser les bonnes bases. Ce sont surtout des qualités humaines qui entrent en jeu. »

Ecrit par

Céline Chaudeau

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