Les tendances de l'édition 2022

Grégory Gallic, manager de l’offre Ingénierie de formation chez Cegos, et chef de projet des Digital Learning Excellence Awards, a étudié les 26 dossiers de cette édition 2022. Il nous livre son analyse…

« Après deux années marquées par l’indispensable accélération digitale, la fonction L&D poursuit sa mue pour s’adapter en profondeur à un environnement volatil et complexe. Nous évoluons dans un contexte où les transformations sont multiples, massives et accélérées : digitalisation, automatisation, modes de travail hybrides, quête de sens et de responsabilité, transition écologique… Cette édition 2022 confirmeque la fonction L&D joue un rôle majeur dans l’accompagnement de toutes ces transformations. C’est très net à la fois sur le fond, à travers les thématiques abordées, mais aussi sur les manières d’opérer : conception centrée utilisateur, apprentissage dans le flux de travail, importance accrue des enjeux de marketing et de communication autour des dispositifs. La fonction L&D adopte des pratiques nouvelles.

La fonction L&D en première ligne pour accompagner les grandes mutations à l’œuvre

Cette année, plus de la moitié des projets candidats ont pour objet d’accompagner le développement des compétences impactées par les transformations. La responsabilité sociétale et environnementale est l’un des sujets récurrents des dispositifs présentés (changement climatique, inclusion et mixité notamment). Tout comme celui de l’évolution des modes de travail postpandémie : la fonction L&D est pleinement impliquée pour accompagner managers et collaborateurs dans l’adoption de nouvelles pratiques compatibles avec une organisation hybride du travail.

Des pratiques de pilotage et de conception revisitées pour enrichir l'expérience de l'apprenant

Une dizaine de projets candidats ont adopté des démarches de co-design ou de design thinking pour développer leur dispositif d’apprentissage. Cela montre la volonté accrue d’encourager l’intelligence collective et la co-conception des formations pour une plus grande créativité au service de l’expérience apprenant. Cette démarche qui favorise l’implication, l’ouverture et la collaboration mobilisedifférentes compétences, en interne et/ou en externe et favorise l’empathie avec la cible pour répondre aux besoins croissants de personnalisation.

Des dispositifs ancrés dans le flux de travail, au plus près des besoins opérationnels

Apprendre dans le cadre du flux de travail, c’est favoriser une culture de l'expérimentation,  le "learning by doing". De nombreux dispositifs candidats exposent les participants à des défis professionnels ou à de nouvelles expériences pleinement intégrés dans le travail au quotidien. Cela passe par la participation à des projets ou la mise en place d’un accompagnement personnalisé, à la demande. Ces parcours d’apprentissage, pensés globalement, sont souvent distribués et accompagnés localement par des ambassadeurs, des formateurs occasionnels, des coachs, des tuteurs, des mentors ou encore les managers eux-mêmes. Cela permet de combiner standardisation et différenciation, alignement stratégique et proximité des besoins sur le terrain.

La mise en place de stratégies d’engagement de l’apprenant

Donner envie, partager le sens et offrir de la visibilité : communication et marketing sont désormais pleinement intégrés aux dispositifs candidats. La fonction L&D porte une attention accrue à la promotion de son offre pour donner envie d'apprendre de manière pro-active, sans l'imposer. Cela passe aussi par la scénarisation pédagogique soignée des dispositifs et par l’alternance de formats d’apprentissage innovants, synchrones et asynchrones, courts, accessibles et « gamifiés ». Citons par exemple l’émergence du podcast ou de l’escape game, présents à plusieurs reprises dans les dispositifs cette année.