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En s'inspirant du schéma fait par Bernard Masingue dans son rapport sur le tutorat, déjà cité, on peut faire le schéma suivant :
Sur l'axe vertical "synchrone - asynchrone", il s'agit de la temporalité de la formation : le formateur et les apprenants - ou bien les apprenants entre eux- sont ils "ensemble au même moment" pour apprendre ("synchrone") ? Ou bien les apprenants sont ils, à certains moments ou tout le temps- "sans le formateur" pour apprendre (asynchrone).
On retrouve ici une distinction déjà mentionnée dans un billet précédent.
L'axe horizontal "appliquer - construire", concerne la finalité de la formation.
S’agit il, au moyen de la formation, de s’approprier un corpus de bonnes pratiques déjà existantes, d’acquérir la connaissance d’un contenu pré défini, de techniques, de savoir faire comportementaux identifiés ? Nous sommes dans la partie gauche du schéma, et les solutions que nous allons retenir seront à dominante « didactique » : il s’agit de « transmettre ».
S’agit – il de faire émerger de nouvelles pratiques, dans un contexte en mutation ? Nous sommes alors dans la partie droite du tableau. Les outils employés passent du « formel » à « l’informel », la dominante n’est plus à la didactique mais à l’accompagnement (des apprenants par le formateur, des apprenants entre eux).
Au final, 4 "cases", dans lesquelles nous retrouvons des modalités de formation :
Dans cette partie gauche du schéma, le travail du formateur a consisté à penser à l'avance le meilleur "chemin pédagogique", au travers de la formulation d'objectif et du choix de méthodes. Le formateur tient à la fois le contenu et le chemin pour se l'approprier.
Dans la partie droite du tableau, il s’agit de faire émerger de nouvelles pratiques, dans un contexte en mutation. Dans cette situation, il peut y avoir toujours des pratiques de référence, mais qui doivent s'ajuster à un contexte en profonde évolution (par exemple, utiliser un nouveau logiciel qui change profondément la circulation de l'information et donc les rapports de pouvoir).
Le contexte peut également tellement avoir changé que l'important n'est pas de dire "comment faire" (d'ailleurs personne n'a vraiment la recette) mais d'amener les individus et les équipes à faire émerger de nouvelles pratiques, adaptées au nouvel environnement. Ce sera le cas, par exemple, dans une entreprise qui vit un changement d'environnement, ou organisationnel, important. Les outils employés passent du « formel » à « l’informel », la dominante n’est plus à la didactique mais à l’accompagnement (des apprenants par le formateur, des apprenants entre eux).
Dans la case "Asynchrone - Construire de nouvelles pratiques", nous retrouvons des modalités du type "Web 2.0" : un blog, un wiki, des documents travaillés à plusieurs sur un share point, pourront être les vecteurs pour fédérer de nouvelles représentations, s'accorder sur de nouvelles manières de faire, s'assurer de compréhensions partagées. Ces outils ont en commun de ne pas être "pensés à l'avance" - à l'inverse d'un module e-learning par exemple. Ils "se construisent en cheminant", et ne fonctionnent que si les apprenants eux - mêmes en deviennent les auteurs.
Dans la case "Synchrone - Construire de nouvelles pratiques", nous retrouvons le présentiel, mais ici ce seront les méthodes pédagogiques qui seront différentes. Il s'agira de passer à une véritable pédagogie de la découverte - celle dans laquelle le formateur crée la situation d'apprentissage mais ne sait pas quel sera le résultat final. Pour désigner ces méthodes, on peut employer le terme "d'action learning": on veut se situer au plus près des situations de travail des apprenants, partir des problèmes réels qu'ils rencontrent et les amener à construire leurs solutions. On utilisera aussi des réunions de retour d'expérience (REX), ou bien un blog en mode "discussion" (chat).
Un premier éclairage donné par ce schéma, c'est que le point d'entrée pour construire un dispositif pédagogique ne peut pas être la modalité (présentiel, module e-learning, usages pédagogiques du web...) : le dispositif (qui peut recouvrir différentes cases du schéma) se construit au regard de la finalité de la formation, dans un champ de contraintes donné, pour un public donné.
Un deuxième éclairage, c'est que la posture du formateur change profondément entre la partie gauche et la partie droite du schéma. De "transmetteur", le formateur devient "créateur de situations d'apprentissage", "accompagnateur d'apprentissages". D'où certains malaises et interrogations. Nous y reviendrons...
Opération impossible