Depuis 3 semaines nous partageons avec vous l'enquête formation 2011 réalisée par Cegos auprès de salariés de 5 pays européens. Pour ce dernier article de la série, je vous propose de partager ce que nos stagiaires attendent pour la formation demain en termes de thématiques, motivations et durées.
J'ai développé l'essor des nouvelles modalités et Mathilde a finement analysé le besoin d'accompagnement des collaborateurs en formation.
Alors que veulent-ils d'autres ?
Etre formé avant tout à son métier
Le palmarès des domaines de formation privilégiés pour l'avenir par les salariés (formés et non-formés) est rassurant.
L'arrivée en tête des formations métiers traduit bien le besoin de sécurisation sur l'emploi. On constate que pour les non-formés les sujets adressant des compétences transversales (informatique et langue étrangère) leur paraissent fondamentaux pour l’employabilité.
Nous sommes très loin de l'idée encore trop présente que les salariés, dès qu'ils ont la liberté sur le choix de leur formation, vont se tourner vers des stages "macramé". L'individu est responsable et cherche par la formation à stabiliser son emploi actuel ou préparer le futur.
On est loin de la « demande de stage macramé » : les non formés français cliquent à 62% sur « Techniques sur votre métier », 34% sur « Informatique bureautique internet », 25% sur les langues... La demande « Techniques métiers » vient en premier dans tous les pays, c’est ensuite l’ordre et les proportions qui changent.
Pour les formés, la motivation « augmenter mes revenus » vient en 4ème position à 53%, juste devant « Améliorer mes compétences pour occuper un autre emploi dans l’entreprise » à 52%. Obtenir une promotion vient en avant- dernière position à 47% juste avant le dernier item « Avoir la possibilité d’obtenir un diplôme » à 36%.
Écart pays peu significatif : les français sont ceux qui répondent le plus « M’adapter aux évolutions de mon poste de travail actuel » et « Mieux accomplir mon travail actuel ».
Leurs réponses étaient bien différentes en 2008 (enquête Cegos 4/12/2008) : la 1ère raison d’entreprendre une formation était « Evoluer professionnellement » (59% très important), puis venait « rechercher une meilleure qualification professionnelle » (45%) puis « pouvoir vous adapter aux évolutions de votre poste de travail actuel ».
La formation pour s’épanouir et se professionnaliser
Pour les formés, la motivation « augmenter mes revenus » vient en 4ème position à 53%, juste devant « Améliorer mes compétences pour occuper un autre emploi dans l’entreprise » à 52%. Obtenir une promotion vient en avant-dernière position à 47% juste avant le dernier item « Avoir la possibilité d’obtenir un diplôme » à 36%.
L'écart entre pays est peu significatif : les français sont ceux qui répondent le plus « M’adapter aux évolutions de mon poste de travail actuel » et « Mieux accomplir mon travail actuel ».
Leurs réponses étaient bien différentes en 2008 (enquête Cegos 4/12/2008) : la 1ère raison d’entreprendre une formation était « Evoluer professionnellement » (59% très important), puis venait « rechercher une meilleure qualification professionnelle » (45%) puis « pouvoir vous adapter aux évolutions de votre poste de travail actuel ».
On a le sentiment qu'ils ont perdu leurs illusions comme quoi la formation serait un vecteur de promotion sociale. Ce qui compte désormais c'est de s'épanouir et se professionnaliser pour garder son emploi.
Les salariés sont plutôt en attente de formations de durée courte
Pour la durée du présentiel, un consensus s'établit pour 27% des personnes interrogées à 2 jours. On peut noter l'Angleterre qui se détache en recherchant une durée du stage à 1 jour. La France porte elle son choix vers 2/3 jours. Il faut être très vigilant sur la durée d'une formation car l'expérience montre que trop réduire la durée (souvent sous des pressions budgétaires ou une demande des entités opérationnelles pour libérer moins longtemps leurs équipes) à pour effet de faire perdre en crédibilité au stage. Un salarié ne peut imaginer être formé efficacement en 1 jour sauf sur des sujets très rapides type "actualité".
Sur le e-larning, une durée incompressible de 30 mns est le choix pour 28% des salariés des 5 pays interrogés. On cherche souvent à réduire la durée des modules e-learning vers 15' sous prétexte que les salariés ne les font pas. Je pense que l'interprétation de la non-connexion des apprenants qui serait liée à la durée est périlleuse : c'est le manque d'intérêt des contenus et l'absence d'attractivité qui poussent au désamour de l'autoformation.
On voit qu'une autre durée tient la tête c'est "l'heure" de e-learning. Cela ne veut pas dire qu'il faille absolument banir les formats ultra-court mais ceux-ci ne pourront être efficaces que pour des objectifs très précis (exemple : repérer les 5 caractéristiques d'un produit avant de rentrer en rendez-vous commercial, identifier les 3 points clés de l'entretien individuel avant un rendez-vous avec son collaborateur) et avec un format réinventé (un exemple intéressant à suivre, celui de Skill-Pill qui produit des séquences de 2/3 minutes à visualiser sur smartphone).
Pour la visioformation, 37% des réponses se portent sur la durée d'une heure. C'est effectivement ce que montrent les utilisations de cette modalité en formation, au delà de 1h30 le formateur se fatigue et les stagiaires perdent en attention. Par contre, nous avons dans certains projets utilisé la visioformation sur des séquences de 3 heures mais avec un découpage pédagogique : première heure en visio avec les formateurs, puis travail collaboratif à distance en sous-groupe (toujours en utilisant l'outil visio avec un formateur qui tourne virtuellement dans les groupes) et enfin une dernière heure de retour tous en groupe pour partager les travaux.
Vous pouvez retrouver tous les slides de l'enquête 2011 sur le site Cegos.