Résistance au changement ou plein exercice de sa responsabilité ?
Difficile de trouver le bon registre pour exercer pleinement ses responsabilités et notamment celle qui consiste à faire des alertes pertinentes et « entendables » en cas de situation perçue comme à risque.
Exercer cette responsabilité, c’est savoir identifier les situations présentant réellement un risque et non pas une situation provisoire d’inconfort soit pour les salariés soit pour le bon développement de l’entreprise.
Il s’agit de savoir distinguer les éléments de la situation qui posent durablement un problème grave de fonctionnement des éléments conjoncturels liés à la situation de changement.
Exercer cette responsabilité, c’est donc choisir ses « combats », ce qui est fondamental si vous souhaitez être crédible et non pas identifié comme le « râleur » de service ; en tant que manager, vous avez une vision plus globale que vos collaborateurs et donc plus de facilité à discerner ce qui relève chez vous et chez les autres d’un classique phénomène de résistance au changement d’un problème de fond.
Exercer cette responsabilité, c’est prendre en compte tous les paramètres et donc le champ de contrainte de l’entreprise et de son environnement (par ex réglementaire, ou économique) mais aussi le champ des possibles de façon à identifier des propositions concrètes et réalistes à court terme.
Exercer cette responsabilité, c’est savoir communiquer sous la bonne forme, avec le bon support, auprès de la bonne cible et au bon moment.
La bonne forme est dépendante du niveau de gravité de la situation : la graduation étant d’abord oral avec votre n+1, puis oral en réunion, puis écrit à destination du top management…
Soyez conscient que l’écrit est plus solennel, plus marquant ; utilisez-le en second.
Concernant le timing de votre alerte, plus vous êtes en amont des décisions, plus c’est facile pour l’entreprise de prendre en compte vos suggestions.
La méthode DESC pour ceux qui en sont familiers reste une très bonne méthode à l’écrit comme à l’oral, elle consiste à rester factuel sur le constat, et à proposer des alternatives argumentées et présentant clairement les bénéfices attendus.
Exercer cette responsabilité, c’est avant tout avoir des convictions et le courage de les exprimer directement et de façon professionnelle (versus excès d’émotion).
Exercer cette responsabilité d’alerte c’est aussi être capable de vivre avec en cas de non recevoir ; la responsabilité du management intermédiaire est de faire des alertes ou d’éclairer une décision avec des éléments issus de sa connaissance du « terrain ».
La responsabilité des dirigeants est de prendre la décision en intégrant ou pas ces différents éléments.