Cinq bonnes raisons (et une mauvaise) de quitter Facebook
Facebook comptera, dans ces prochaines semaines, 500 millions de membres. Si Facebook devient un pays... il sera le troisième du monde. Plus grand que les Etats-Unis (300 millions d'abonnés). Mais Facebook n'a rien d'un Etat. Pas même virtuel.
C'est un service Internet, profitable, organisé par une entreprise, privée. Sans Constitution, ni loi, dont les membres se soumettent -- volontairement ? -- aux "conditions générales d'utilisation". Modalités qui changent au jour le jour selon la volonté et les grâces de son dirigeant-fondateur sans qu'il n'en avertisse, pour autant, ni toujours, ses membres. Mais après tout, qu'importe. Ne sont-ils pas, ces fameux abonnés à Facebook, bien décidés ou inconscients, à se soumettre au service et conditions du réseau social ? Mark Zuckerberg, un gourou (?) affirme, toujours -- et explicitement -- son rejet, d'un concept dépassé : la vie privée.
De quoi s'interroger, comme le Time, du 31 mai 2010, qui annonce en couverture : "facebook… and how it's redefining Privacy."
Comment Facebook déplace les lignes
Dans cet article, le Time passe en revue les innombrables redéfinitions des "conditions générales d'utilisation" que Facebook s'attelle à triturer, pour réduire, petit à petit, le champ de la vie privée... La méthode est toujours la même : "tant que ça passe, ça passe", jusqu'au clash, une indignation d'un groupe de membres, des médias ou d'une instance légale. Alors, et seulement, Facebook fait marche arrière et renonce.
Comme encore cette fois-ci, où Mark Zuckerberg prétend revoir et simplifier les paramètres de confidentialité, dans les prochaines semaines. A suivre...
En attendant, le réseau social empiète, peu à peu, sur le territoire de la "Privacy". Et en redéfinit, mine de rien, les contours, à sa manière, rendue acceptable, par le nombre et la célébrité : à force de provocations, facebook déplace les lignes. Le pire ? C'est que ça marche.
En attendant cette prochaine et attendue tyrannie de la transparence, une organisation a l'audace de se plaindre encore : l'Electronic Privacy Information Center ; sa vocation ? Veiller sur les libertés individuelles et cette toujours, fameuse, et presque "dépassée" notion de "vie privée". The Electronic Privacy Information Center ( EPIC) vient donc de déposer une plainte pour tenter de contraindre Facebook à clarifier l'usage que le réseau social fait des données personnelles et de leur exploitation. Point de départ, de l'article du Time.
5 bonnes raisons pour quitter facebook
- Facebook change les règles en distribuant les cartes.
- Le fondateur de Facebook déclare :"the age of privacy is over".
- 60 % des membres du réseau songent à quitter facebook en raison d'inquiétudes liées au respect de leur vie privée.
- Un Quit Facebook Day est organisé pour le 31 mai prochain.
- Même sur facebook... il existe un groupe quitfacebook ! De l'entrisme ;-)
Et alors, quoi… Quitter Facebook ? Rien que pour ça ? Pour préserver sa vie privée ? Pas de quoi fouetter Alex Turk, le président de la CNIL; ni même d'effrayer la génération Y.
Une bonne raison de rester sur facebook
Quitter facebook ? Jamais ! On louperait le prochain apéro-géant ! Ah les Français ! Capables de remettre à la mode, via Facebook, une vieille tradition et un mot qui fleure bon le barbecue dominical, la guinguette de bord de Marne ou le bal du samedi soir : l'apéro ! Dont on sait, bien sûr, que ceux-là, sont épargnés de tous les drames... Là, avec Facebook, fini le troquet du coin, la buvette pastorale, ou l'estaminet de banlieue; l'apéro passe en mode XXL. Voilà ce qui change.
En même temps, ailleurs... les réseaux sociaux servent aux mobilisations sociales et politiques, avec Twitter, par exemple, en Iran, ou au Gabon, comme le souligne un article du Monde : "Twitter est devenu un haut lieu de protestation à travers le monde".
Pas en France, en tous cas; où finalement, le consensus reste plutôt festif, si l'on en croit le motif principal de mobilisation sur les réseaux sociaux, l'heure est décidément... à l'apéro.