Assistantes, osez mettre vos talents en valeur

Christine HaracheManager Offre et Expertise assistanat et assistanat de direction Cegos

On le sait bien, le métier d’assistante ne bénéficie pas de la valorisation et de la reconnaissance qui pourraient être les siennes, compte tenu de sa participation à la réussite des organisations. En formation, nos stagiaires nous le disent bien, il suffit qu’elles s’absentent pour que le service tourne moins bien et que leur utilité apparaisse au grand jour. En somme, ce sont des professionnelles qu’on ne remarque pas beaucoup quand elles sont là, mais dont l’absence se fait sentir.

Alors pourquoi si peu de visibilité ? J’ai essayé de comprendre les origines de ce manque de reconnaissance. Je vous livre l’état de mes réflexions ainsi que quelques conseils pour sortir de l’ombre.

Manque de reconnaissance des assistantes : des causes multiples

J’identifie trois familles de causes à cette situation : au niveau de la société dans son ensemble, au niveau de l’entreprise et au niveau des assistantes elles-mêmes.

La société n’a pas pris en compte l’évolution qu’ont connue les métiers d’assistanat depuis une trentaine d’années. Elle véhicule des stéréotypes qui font de l’assistante une exécutante et de l’assistanat un métier facile que tout le monde peut faire. La féminisation extrême du métier contribue encore à sa dévalorisation. En outre, les médias n’aident pas à faire évoluer cette image. Ils ne parlent que très peu des assistantes, à l’exception du jour de la fête des secrétaires.

Au niveau de l’entreprise, le rôle de l’assistante n’est pas vraiment mis en valeur : il s’agit d’une contribution cachée. La responsabilité en est partagée entre manager et assistante. Un manager qui n’a pas clairement conscience de toute la contribution de son assistante à sa réussite personnelle et à celle de son équipe. Une assistante qui n’ose pas toujours se mettre en valeur ni sortir de son rôle stricto sensu. Ajoutons que l’appartenance à la fonction administrative, considérée comme improductive, ne contribue pas à faire évoluer favorablement la situation.

Au niveau de la personne enfin, le fait féminin est très important, même s’il n’explique pas tout. Les femmes sont globalement moins à l’aise que les hommes avec la valorisation de soi. C’est une question d’estime de soi et de confiance en soi, liées à une très grande exigence vis-à-vis de soi. En effet, comment aller de l’avant et oser se mettre en valeur quand on n’est pas sûr de soi et de ses compétences ? C’est le cas quand on se place la barre très haut. On a moins de chances d’être content de soi que quand on a une vision plus réaliste des choses.

Changer le regard que l’on porte sur soi pour faire changer le regard des autres

Pour que le regard des autres sur soi change, il faut commencer par changer le regard que l’on porte soi-même sur soi. Et donc développer estime de soi et confiance en soi.

Dans un premier temps, il est nécessaire de mieux se connaitre. Et notamment d’évaluer son poste et ses réalisations en les comparant aux attentes du marché vis-à-vis de la profession. À titre d’exemple, je vous renvoie à un article dans lequel j’ai présenté les 12 caractéristiques de la top assistante, selon IAAP (l’association des assistantes américaines).

Il est nécessaire ensuite de faire preuve d’un peu d’indulgence vis-à-vis de soi. Cela consiste à baisser un peu le niveau d’exigence vis-à-vis de soi, à faire taire les petites voix négatives qui nous paralysent et à reconnaitre ses succès et réussites pour pouvoir capitaliser dessus.

Cette prise de confiance en soi permet d’oser sortir de sa zone de confort et de prendre des risques en se proposant pour des missions qui sortent de l’ordinaire.

Passer du savoir-faire au faire savoir

De la même manière qu’il ne suffit pas à une entreprise d’avoir de bons produits pour les vendre, il ne suffit pas à une assistante de bien travailler, encore faut-il que les autres le sachent.

Après la confiance en soi, vient donc l’affirmation de soi.

Quelques pistes en vrac :

  • Oser parler de ses réussites, particulièrement avec son manager lors des entretiens annuels et au quotidien.
  • Prendre la parole lors des réunions.
  • Se faire connaitre au-delà de son service. Par exemple, se porter volontaire pour de nouveaux projets, surtout s’il s’agit de projets transverses qui vous permettront d’être en contact avec des personnes qui ne vous connaissent pas.
  • Faire figurer son nom sur les documents dont on est l’auteur.
  • Élargir son horizon : déjeuner avec des personnes de services différents
  • Cultiver son réseau.
  • Etc.
Ecrit par

Christine Harache

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