Le Groupe Cegos a interrogé 900 femmes salariées et 166 DRH en septembre 2010 afin de mieux cerner le positionnement des femmes face au travail et les réponses des entreprises pour favoriser l’égalité hommes/femmes.

A quoi les femmes aspirent-elles professionnellement ? Quels sont leurs atouts et leurs freins dans le monde du travail ? Se sentent-elles discriminées ? Que pensent les DRH de la place des femmes dans l’entreprise ? Quels dispositifs mettent-ils réellement en place face à cet enjeu ?

Voici les principales conclusions de cette enquête.

Travailler pour assurer son indépendance financière

Le salaire féminin vu comme un deuxième salaire ou comme un salaire d’appoint ne semble plus d’actualité.

En effet, à la question : « quelles sont les raisons principales pour lesquelles vous travaillez ? », les femmes répondent dans leur très vaste majorité (77%), « pour assurer mon indépendance financière ». C’est surtout vrai pour les cadres (82%) qui sont également une sur deux à choisir de travailler pour s’investir dans des projets intéressants. Les ouvrières/employées sont nettement moins enthousiastes sur ce point (17%) : elles ont surtout besoin de compléter le revenu de leur conjoint (42%).

¼ des femmes victimes de discrimination

Au registre des difficultés rencontrées par les femmes sur leur lieu de travail, on note que pratiquement un quart d’entre elles (23%) dit avoir été victime de discrimination en tant que femme.

Néanmoins, la principale difficulté à laquelle elles sont confrontées est celle de savoir concilier vie personnelle et vie professionnelle : 58% des femmes déclarent être ou avoir été confrontées à ce type de problème. Ce qui leur pose le plus difficultés pour résoudre cette équation, c’est avant tout l’étendue des plages horaires (à 52%). Les DRH ont d’ailleurs bien conscience du problème et savent (à 55%) qu’il s’agit d’un obstacle majeur à franchir pour permettre aux femmes de gérer au mieux la vie dans et hors de l’entreprise.

La charge de famille est encore largement supportée par les femmes. L’écart de salaire et la discrimination sont encore « le prix à payer »… Pour concilier famille et carrière professionnelle, le temps partiel appartient au  groupe « féminin ».

83% des personnes travaillant à temps partiel sont des femmes. Pour 43% d’entre elles, le temps partiel est plus subi que choisi.

Des stéréotypes de genre toujours bien présents

Les stéréotypes portant sur les qualités et défauts féminins sont toujours bien présents. Ils sont relayés par les femmes elles-mêmes.

Les femmes se reconnaissent volontiers certaines qualités typiquement féminines comme la capacité à faire du multitâche (77%), le sens de l’organisation (67%) et l’intuition (57%). Ce que les DRH semblent reconnaître également, mais avec des scores bien inférieurs.

Voilà pour le côté pile. Côté face, elles se sentent beaucoup plus enclines à la jalousie (57%), à l’émotivité (56%) et à la sensiblerie (53%) que leurs collègues masculins. Jugement confirmé par les DRH mais, là également, dans une moindre mesure.

Les premières victimes en cas de crise économique

Plus d’un DRH sur deux (51%) affirme que la crise économique actuelle a un impact plus important sur la vie professionnelle des femmes que sur celle des hommes. 39% des femmes ont également conscience de ce phénomène. Elles craignent particulièrement les délocalisations (73%) alors que les DRH constatent que c’est plutôt la réduction des possibilités d’évolution (62%) qui représente le plus grand risque pour elles.

Notons également que 34% des DRH « attestent » de la préférence donnée aux hommes en cas difficultés économiques

La parité hommes/femmes n’est pas encore d’actualité

Pourtant les DRH ont le sentiment (à 79%) de faire le maximum pour réduire les inégalités entre hommes et femmes. Ils pensent même, très majoritairement (71%), que les dispositifs qu’ils ont mis en place permettent aux femmes de concilier vie privée et vie professionnelle. Les femmes sont plus dubitatives sur cette question : elles ne sont que 49% à être d’accord avec cette affirmation

Un DRH sur deux a pris conscience du problème et affirme mener des études sur l’inaccessibilité des femmes à certains postes, principalement ceux d’encadrement. 80% de ces DRH mettent d’ailleurs en place une politique de quotas pour les femmes managers de leur entreprise.

Enfin, concernant la différence de salaires entre hommes et femmes, la majorité de femmes (58%) et des DRH (52%) ne perçoivent pas d’évolution. Rappelons que les femmes en Europe sont payées 18% de moins que les hommes à travail égal.

Néanmoins, une bonne partie des DRH (38%) est plutôt optimiste et estime que les écarts se réduisent. Cela ne semble pas sauter aux yeux des femmes qui ne sont que 16% à faire ce constat.

Des femmes positives et adaptables

Malgré ces difficultés, les femmes restent optimistes quant à leur avenir professionnel. Elles sont confiantes dans leur capacité d’adaptation (73%), se sentent en sécurité professionnellement (59%) et sont globalement satisfaites de leur situation (54%).

Elles se sentent globalement prêtes à changer de métier (53%), d’entreprise (52%) ou à prendre des responsabilités (à 60%). La seule chose qui pourrait les en empêcher ? Encore et toujours l’équilibre avec leur vie personnelle.

Pour aller plus loin

Retrouvez l’étude complète « femmes et travail » de l’Observatoire Cegos sur http://www.cegos.fr/EspacePresse

Ecrit par

Christine Harache

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