Lors d’une animation synchrone en présentiel, le formateur-animateur dispose de plusieurs supports pour communiquer avec ses stagiaires : le diaporama qui lui permet de projeter des contenus préparés d’avance, un tableau papier ou paper board (qui pourrait être aussi un tableau numérique accroché au mur de la salle), et maintenant de plus en plus utilisé un tableau digital ou mur collaboratif digital. Cet outil pédagogique est à disposition sur des plateformes externes sur le web.
Nous nous focaliserons sur les 2 supports qui sont produits essentiellement durant la session déroulée : le paper board et le mur digital. Les 2 pouvant être aussi initiés dans la phase de préparation de la formation.
Le produire ensemble, l’activité de « maker » = « faire soi-même » en créant sur ces supports, développe la cohésion du groupe et l’appartenance à la communauté qui apprend ensemble à un instant T.
Ces deux supports facilitent entre autre la mémorisation visuelle clé d’apprentissage pour 2/3 des personnes et répondent à ce qu' Edgar Tale a mis en évidence dans ses recherches :
On retient 50% de ce qu'on voit et dit et 90% de ce qu'on dit et fait.
Aujourd’hui, on peut tout à fait combiner l’usage des 2 outils pour rendre ses formations interactives, faciliter l’apprentissage des apprenants et accompagner dans la durée l’adulte qui se forme.
Le support tableau papier ou paper board
Le paper board est présent dans la salle de formation depuis longtemps. Dans la salle de classe il se matérialisait par le tableau noir sur lequel le professeur venait écrire à la craie.
La question qui se pose est celle- ci : qui écrit sur ce support ?
Le maître, le professeur, le formateur qui est se positionne en « sachant » et y pose son contenu ou le formateur qui a besoin de clarifier, démontrer, préciser, retenir des idées pour satisfaire les besoins des apprenants ? C’est cette deuxième idée qui nous intéresse et appuie la nécessité d’utiliser un tableau papier pour capter l’attention d’un groupe vers un objet visuel qui peut le co-créer au moment où il est écrit.
Le formateur est un catalyseur des éléments qui proviennent du groupe en y notant les idées ou questions qui émanent de celui-ci. Il peut aussi faciliter la démarche d’apprentissage en y organisant sous forme de mots clés, visuels, les éléments clés d’un contenu, voir en y produisant une démonstration en faisant participer le groupe .
Le tableau papier ne doit pas rester dans les mains du formateur et ses pages peuvent être éparpillées sur les murs de la salle pour faciliter des travaux de groupe et aussi laisser en permanence une trace visible de ce qui est produit durant la formation pour les apprenants. Plus ils écriront sur un paper board, plus ils seront impliqués, plus ils pourront apprendre ensemble et mémoriser individuellement.
Un support sur paper board doit être « beau ». Ceci implique l’usage de marqueurs adaptés en premier lieu, de couleurs différentes. Ceci implique l’usage d’un alphabet visuel :
- écrire gros,
- utiliser des pictogrammes qui facilitent la visualisation des points clés,
- illustrer par des schémas représentants ce qui est abstrait,
- se servir de flèches, de puces pour réaliser des process, de listes…
C'est l'art du "doodling" (de l'anglais doodle, gribouillage) ou visualisation graphique qui simplifie et amplifie le message pour le rendre lisible.
Le support tableau ou mur collaboratif digital
Les outils en ligne de murs ou tableaux digitaux collaboratifs sont de plus en plus nombreux sur la toile. Beaucoup d’entre eux sont en accès libre et BYOD (utilisables sur tous les smartphones). Le plus célèbre d’entre eux est Padlet (35ème outil sur 200 outils d’apprentissage au classement mondial de Jane Hart) mais il en existe d’autres : Dotstorming, Ideaflip, Komunid….
L’énorme intérêt de ces outils est de pouvoir y agréger du contenu de différentes natures : du texte, des images, des vidéos, des liens vers des sites web, des accès à des fichiers qui seront par la suite téléchargeables en local. Ils permettent aussi d’y publier des vignettes ou posts it digitaux sur lesquels les apprenants peuvent émettre des commentaires ou y apporter leur avis par des « j’aime » pour certains.
Ceci apporte de la valeur à la pédagogie puisque le formateur peut y recenser des idées d’un brainstorming, les organiser ensuite, et les transmettre de plusieurs façons : en communiquant le lien url du mur qu’il écrira sur une feuille de paper board ou une diapositive de son diaporama, ou en embarquant ce lien derrière un QR code qui facilite l’accès dès lors que les participants ont un lecteur de QR code sur leur smartphone.
Le mur digital est un puissant outil de communication : entre le formateur et les apprenants qui peuvent dans la durée retrouver le contenu de leur formation, entre le formateur et d’autres formateurs. Il rend la pédagogique interactive et facilite la transmission.
Il est conseillé de le préparer à l’avance et d’y encapsuler des premiers contenus, de s’assurer qu’un réseau est à disposition. Une fois face aux apprenants, pourquoi ne pas oser se lancer sans hésitation et embarquer dès le départ de sa formation en demandant aux participants de se présenter directement sur le mur ?
C’est parce qu’on l’utilise sans réticence qu’on donne envie. Et si cela ne fonctionnait pas, le plan B serait toujours là : le tableau papier et les posts it.
La combinaison des 2 tableaux
Dans sa conception pédagogique, le formateur peut préparer à l’avance ces 2 supports : préparer quelques papers pour l’accueil des participants d’une formation et des éléments pédagogiques clés, préparer le mur digital comme inscrit ci-dessus.
De façon spontanée il alternera d’un support à l’autre et pour des premières occasions d’usage du mur digital il est préférable dans son itinéraire pédagogique de désigner les séquences on il sera utilisé.
Des objectifs pédagogiques communs tels que décrits dans la taxonomie de Blum existent : rappeler, illustrer, représenter, réorganiser, relier, transférer, classer, raconter, produire (ensemble), synthétiser. Le formateur peut ainsi les utiliser à plusieurs reprises au regard de ce qui se crée avec le groupe dans la formation qui est ainsi encore plus un collectif apprenant.
Une autre et importante combinaison est aussi d’emboiter l’un dans l’autre. En effet, après avoir travaillé sur des feuilles de papers boards rendus visuellement impactantes, le formateur peut les prendre en photo et les publier sur le tableau digital. Ainsi les apprenants auront bien accès à tous les supports élaborés.
Ces deux supports pédagogiques ont ainsi chacun leur place dans un espace de formation, les 2 offrants la possibilité d’y encapsuler du contenu sur des posts it tantôt papier, tantôt sur des posts it ou vignettes digitales.
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