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Le social learning, ou apprentissage social, est une modalité de formation qui repose sur la collaboration entre les apprenants. Naturelle en présentielle, elle doit souvent être provoquée en distanciel, lorsque les participants ne sont pas physiquement réunis autour d’une table. Comment favoriser le social learning dans ses parcours de formation ? Quel est l’intérêt de l’insuffler ? Explications.
Parfois appelé apprentissage collaboratif ou appentissage social, le social learning désigne le processus par lequel des apprenants acquièrent de nouvelles connaissances et compétences en observant d’autres individus et en interagissant avec eux.
Le social learning s’appuie sur la théorie de l’apprentissage social, développée par le psychologue canadien Albert Bandura à partir des années 60. « Celui-ci mettait l’accent sur l’importance d’observer et l'imitation des comportements, attitudes et émotions des autres pour en tirer des enseignements », explique Carolina Gracia Moreno, manager de l’offre Ingénierie Pédagogique chez Cegos. En d’autres termes, cette théorie avance que nous pouvons tous acquérir de nouveaux savoirs simplement en observant les autres, via un processus connu sous le nom d’apprentissage vicariant. Le social learning repose ainsi sur le principe clé de cette théorie.
« Durant une activité pédagogique sociale, les apprenants reproduisent les comportements qu’ils observent chez leurs pairs. Ils collaborent entre eux, partagent leurs expériences… Cette posture contribue à enrichir leurs propres connaissances », indique notre experte. Les participants sont donc à la fois apprenants et formateurs, ce qui facilite leur apprentissage et développe leur entraide.
Avec l’avènement des outils numériques, le social learning a connu une importante accélération ces dix dernières années. Les outils comme les réseaux sociaux, les forums, les tchats… ont rendu l’apprentissage collaboratif encore plus puissant. Puisqu’ils favorisent le partage d’informations, la co-construction de savoirs, la communication informelle…, les outils comme Teams, Padlet, Slack, Notion… ont permis aux formateurs de mettre en œuvre plus facilement des activités de social learning.
Par ailleurs, ils ont aussi favorisé l’émergence de nouveaux formats pédagogiques comme les classes virtuelles ou les communautés d’apprentissage. Par ce biais, la dimension sociale d’une formation en présentiel a pu s’exporter et se manifester à distance, par exemple en e-learning, lorsque les apprenants sont géographiquement éloignés les uns des autres, donc potentiellement freinés dans leurs interactions sociales.
Pour autant, il faut garder en tête que ce n’est pas parce qu’une formation s’appuie sur des outils dits sociaux qu’elle sera automatiquement sociale et collaborative. Plusieurs conditions doivent être réunies pour que l’expérience d’apprentissage social d’un groupe soit vraiment participative et tire toute la puissance des outils numériques.
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On peut multiplier les activités sociales avec la création de contenu en binôme, des études de cas en sous-groupes, la réalisation collective de projets… Le tout est que les apprenants ne se retrouvent pas seuls face à leur ordinateur, mais qu’ils apprennent via leurs interactions sociales et l’expérience des autres.
Les communautés d’apprentissage sont particulièrement intéressantes lorsque la thématique de la formation suppose aux apprenants de réfléchir ensemble (management, gestion de crise…). « C’est une bonne occasion de faire émerger l’intelligence collective du groupe », précise Carolina Grace Moreno.
« Le social learning est un ingrédient clé qui engage les apprenants dans leur expérience d’apprentissage, surtout lorsque celui-ci est asynchrone », ajoute notre manager de l’offre Ingénierie pédagogique. Pour y parvenir, il est possible de s’appuyer sur les ressorts de la gamification: la compétition, la récompense…
Les apprenants et apprenantes peuvent déposent leurs activités pédagogiques sur la plateforme LMS (exercices, production d’écrits, QCM…). Ils pourront ensuite être consultées voire corrigées par leurs pairs. Les plateformes LMS facilitent les choses.
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Lorsque les formations se déroulent en salle, c’est-à-dire en présentiel, les interactions sociales se manifestent spontanément au cours de la session, les humains étant avant tout des êtres sociaux. Pour autant, les formateurs peuvent également la provoquer en organisant des activités pédagogiques qui la favoriseront. Parmi elles : des mises en situation réelles, des études de cas en sous-groupes de travail, des partages d’expériences à l’oral, des ateliers, des co-corrections d’écrits en binôme, du partage de feedback… L’idée est ici de faire entrer l’entraide et la collaboration dans l’activité pédagogique, afin que les apprenants, sur un pied d’égalité, partagent leurs connaissances et apprennent les uns des autres.
Lorsque les échange se font au sein d’un sein d’un petit groupe, les apprenants obtiennent davantage d’éclaircissements sur le sujet de la formation et peuvent plus facilement le comprendre, ne serait-ce qu’en l’expliquant à ses pairs. En présentiel, le social learning est d’autant plus pertinent lorsque les apprenants ont des profils différents (âge, secteur d’activité, métier…) mais poursuivent le même objectif pédagogique. La posture du formateur sera alors celle de l’animateur avec son groupe. Son objectif est de faire en sorte que les mécanismes d’entraide et de collaboration se mettent en place pour que les apprenants produisent, ensemble, un travail de qualité.
Dans le cadre d’un parcours en e-learning ou en blended learning, c’est-à-dire entièrement ou partiellement à distance, la dimension sociale est d’autant plus importante à développer. Elle permet notamment de réduire le sentiment d’isolement auquel les apprenants et apprenantes peuvent être confrontés lors d’une formation. Au sein d’un parcours, une myriade de ressources et d’outils peuvent embarquer cette dimension sociale, que ce soit des escape game synchrones ou asynchrones, des défis en équipes avec Klaxoon ou Miro, la co-construction d’un livrable (charte, tutoriel, guide, kit…) à rendre sur une plateforme LMS, par exemple.
Et pour promouvoir cet esprit d’équipe pour des apprenants qui ne se connaissent pas, « il est par exemple intéressant de créer un groupe WhatsApp quelques semaines avant le début de la formation afin que les apprenants se présentent et partagent leurs objectifs de formation. Cette approche permet de créer d’emblée une dynamique de groupe et de générer, chez les participants, un sentiment d’appartenance», illustre Carolina Gracia Moreno.
Si les apprenants sont impliqués, ce groupe peut même s’inscrire dans la durée et être le réceptacle du partage d’expériences des apprenants, lorsque ces derniers appliqueront, en situation de travail, ce qu’ils ont appris au cours de la formation. WhatsApp peut ainsi être un support de coaching ou de tutorat entre les apprenants les plus proactifs. Quoiqu’il en soit, à distance, le rôle du formateur ne sera plus uniquement celui d’animateur. Sa mission sera de faire émerger une culture collaborative, en sa qualité de facilitateur.
Opération impossible