C’est une visite de l’expo « Décors & Installations » à la Manufacture des Gobelins qui m’a inspiré ce billet.
Les installations présentées jouent « sur des ensembles associant des éléments divers que l’on peut rattacher au groupe suivant : les cartons, les tapisseries » explique la commissaire de l’expo.
Elle ajoute dans son introduction : « Chacune des installations crée une diversité de situations inédites résultant de la combinatoire entre ces différents éléments, sous forme de dispositifs proposés par les artistes ».
Cette mise en scène m’a fasciné par l’émotion qui en ressort, la modernité qui est portée par le mix entre des tapisseries qui ont pour certaines plus de 400 ans et des installations modernes à base de miroirs et néons.
Le travail du scénographe dans cette exposition a été de s’appuyer sur du mobilier national, restauré ou transformé, pour inventer une nouvelle histoire. Lorsqu’il dispose des voiles de mariées anciens sur des mannequins pour en faire des fantômes, il apporte au visiteur une émotion nouvelle.
Dans cette salle, la tapisserie est par moment une rampe de skateur, un tableau très moderne, une photo… chacun a sa propre lecture de la mise en scène renforcée par l’ambiance sonore.
Et je trouve que nous sommes dans une des interrogations récurrentes du formateur : faut-il créer du contenu nouveau pour alimenter nos formations ? Où notre rôle est-il de mettre en résonance des éléments existants offrant ainsi une nouvelle perspective, un nouveau point de vue…
Le développement de communautés de plus en plus larges et l’essor de la mobilité permettent aux individus d’accéder à des « bibliothèques » virtuelles de contenus à l’image du site ted.com qui offre des vidéos gratuites de grands speakers mondiaux. L’accès aux « ressources » gratuites est facile et devient un réflex pour un grand nombre (au delà des jeunes générations).
Le talent du pédagogue va donc être de plus en plus de construire des architectures s’appuyant sur des contenus provenant de nombreuses sources internes ou externes à l’entreprise. Il exerce également son « art » lorsque confronté à un contenu encyclopédique d’un expert métier, il arrive à traduire tout cela simplement, de façon intelligible pour le plus grand nombre… le son, l’image, les mots sont autant d’outils dont il dispose pour construire sa « représentation ».
Le formateur de demain aura pour objectif de proposer une expérience à ses stagiaires basée sur l’intelligence collaborative passant ainsi d’une posture du « sachant » à celle du « catalyseur ».
N’hésitez pas à partager votre point de vue dans les commentaires…