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Les raisons de nos oublis

Muriel JouasCoach formatrice en développement personnel et communication en situations complexes

Dans la continuité de notre réflexion sur la mémoire… les raisons de nos oublis ! Ceux de notre quotidien qui nous pourrissent la vie et nous inquiètent ! Comprenons pourquoi nous oublions et comment. Et rassurons-nous !

Image du Blog thainalove.centerblog.netSource : thainalove.centerblog.net sur centerblog

On oublie à tout âge

A tout âge, on oublie. Mais la perception de cet oubli n’est pas la même en fonction des âges.  Nous sommes indulgents et amusés lorsque nous oublions un RDV ou nos clés à 15 ans, et inquiets pour le même événement à 60 ans !!! Les enfants pensent avoir une mémoire infaillible jusqu’à 7 ans moment de la vie ou ils découvrent ses failles ! Les seniors évoquent plus difficilement les souvenirs personnels, et le passage du temps enlève les détails.  La population vieillit et avec elle le nombre de personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme Alzheimer, qualifiées de démences, avec tout l’impact de ce terme sur la personne et son entourage.

En fait avec l’âge, ce sont surtout les qualités attentionnelles et le traitement de l’information qui font défaut et empêchent un encodage maximum des informations.

Quelques raisons à l’oubli des seniors

  • Une attention parasitée par les interférences et un besoin de concentration supérieur du fait d’une vue ou d’une audition qui baissent par exemple.
  • La perte de la source : ils se souviennent avoir dit mais plus à qui, ni quand ou ils se souviennent avoir lu sans savoir où ni quand. L’encodage est partiel.
  • La mémoire prospective est moins efficace.
  • Une autodévaluation systématique et anxiogène se met en place, devenant elle même un parasite à la mémoire avec un principe d’auto conviction que la mémoire est défaillante et le besoin de le prouver ! L’autodévaluation par rapport à soi-même dans le passé et aux autres qui ont le même âge !

Toutes les raisons à nos oublis quotidiens

Regardons de plus près toutes les raisons à nos oublis au quotidien.

La théorie du déclin

La mémoire se dégrade et se fragmente au cours du temps comme tous les processus biologiques. L’oubli serait dû au manque d’exercice et à l’absence ou à la rareté des rappels.

Cela se confirme dans la manière dont, statistiquement, on oublie les mots du langage. Les noms propres, moins souvent répétés, disparaissent d’abord, puis les substantifs, puis les adjectifs (plus fréquents, car ils peuvent caractériser plusieurs substantifs), puis les verbes, enfin les exclamations et les interjections.

Non seulement, le temps efface progressivement les informations, mais surtout la plus grosse partie des données est rapidement oubliée… sauf à procéder à un exercice de répétitions multiples. Ebbinghaus a démontré de 70% des informations s’estompent dans les 9 premières heures ! Donald Hebb (psychologue) a également démontré que toute nouvelle exposition à une information renforce sa consolidation. Encore une fois la clé de la mémorisation consciente est  la répétition !

La théorie de l’interférence

Il y aurait oubli d’une donnée parce qu’une autre empêche sa récupération.

Dans l’interférence rétroactive, les nouveautés tendent à effacer les souvenirs plus anciens. Et inversement dans l’interférence proactive se sont les souvenirs plus anciens qui empêchent une bonne mémorisation des faits nouveaux. Exemple : votre manager vous dit quelque chose à 12h30 à la caféteria… et à 12h40, un autre manager, vous donne une autre information. La seconde devient une interférence rétroactive sur la première.

Les interférences rétroactives et proactives permettraient une mise à jour des connaissances du monde : les informations nouvelles prennent le pas sur certaines informations anciennes (rétroaction) sans pour autant toutes les effacer (proaction).

La théorie de l’oubli motivé

Il y aurait des mécanismes inconscients qui nous font oublier des faits déplaisants ou angoissants. Les psychanalystes montrent en effet que l’oubli est souvent associé à des événements ayant une connotation désagréable ou porteurs de stress.

Freud postule un processus sélectif par lequel le sujet rejette ou maintient dans l’inconscient certains souvenirs liés à des traumatismes passés dont l’évocation serait insupportable pour lui. La psychanalyse s’appuie sur l’idée que ces souvenirs refoulés n’ont pas été oubliés et qu’on peut les faire revenir à la conscience du sujet.

La théorie de l’entrave

L’oubli est une perturbation de la récupération et non du stockage de l’information. L’inaccessibilité momentanée d’une information surviendrait en raison d’un encodage insuffisant, d’un manque de relation avec les acquis sémantiques ou d’indices de récupération inappropriés.

Mais l’information stockée existe toujours quelque part dans la mémoire puisqu’à un autre moment, on peut tout à coup y avoir accès.

Cette entrave peut être causée en particulier par un facteur stress. En effet, le stress modifie profondément le fonctionnement neurophysiologique par l’activation de 4 axes biologiques :

  • un axe hormonal catecolaminergique
  • un axe hormonal corticotrope
  • le système des peptides opiacés
  • le système immunitaire.

Ces axes biologiques mobilisent les défenses de l’individu en libérant deux hormones : l’adrénaline et la noradrenaline qui favorisent l’adaptation en urgence de l’organisme.

En revanche, la répétition ou la durée des facteurs stressants ont des effets nocifs sur l’organisme par la libération cérébrale massive de glucocorticoides (dont le cortisol) et le glutamate (essentiel pour la mémoire). Globalement les capacités défensives et de mobilisation de l’individu sont au minimum atténuées sinon annihilées. L’accès aux informations est alors plus difficile ou impossible.

La théorie de la persistance négative

La persistance négative d’éléments douloureux qui empêche l’accès aux informations recherchées. Il s’agit par exemple de moment de forte charge émotionnelle, ou stress majeur. Cette persistance négative empeche d’une part l’accès aux informations stockées par le passé et également le stockage d’informations nouvelles.

Le principe de distraction

La distraction et le manque d’attention au moment de l’encodage. Une information mal apprise sera plus vite oubliée. C’est à dire si nous avons manqué d’attention, procédé à indiçage partiel, ou si nous étions dans un contexte émotionnel ou matériel trop marqué.

Le principe de surabondance

La surabondance d’information qui noie alors les éléments recherchés ou à stocker. Cas fréquemment rencontré en entreprise avec le volume de mails et autres notes que nous espérons mémoriser en une seule lecture au milieu de dizaines d’autres !!!

La théorie de la routine

Nous ne savons pas si nous avons éteint la lumière ou fermé la porte à clef… et pourquoi sommes-nous alors incapable de nous souvenir de ce geste routinier et automatique ?

Parce que justement il est routinier et automatique, presque procédural, donc sans intérêt… de ce fait nous ne mettons aucune charge attentionnelle au moment de sa réalisation et donc aucune charge mentale en vue d’une mémorisation consciente !!!

Bref, nous avons toutes les bonnes raisons de ne pas nous en souvenir ! De la même manière lorsque nous rangeons tous les jours nos clefs au même endroit sans y faire attention… Le jour où sans faire attention nous les posons ailleurs nous aurons toutes les peines du monde à les retrouver.

Alors si vous voulez vous souvenir d’avoir éteint la lumière ou fermé le gaz, fixez votre regard quelques secondes sur le geste que vous êtes en train de faire, cela suffira… mais dites-vous qu’à ce moment là vous ne serez pas en train d’écouter votre mari qui vous dira de penser à prendre une bouteille pour les amis !!!

Voilà quelques éléments qui permettent de comprendre pourquoi nous oublions des informations de la vie quotidienne. Dans certains cas nous ne sommes pas en capacité de d’encoder correctement, pour stocker, et dans d’autres cas nous ne sommes pas en capacité de rappeler correctement. Ces oublis sont donc normaux !!!

Références : http://lecerveau.mcgill.ca

Ecrit par

Muriel Jouas

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