L'IASB a lancé en 2014 son étude sur la mise en oeuvre de la norme IFRS 3 après plusieurs années d'application. On peut lire dans les médias professionnels de nombreux avis et il est intéressant de faire un point de la situation actuelle et des reproches que l'on peut lire ou entendre sur la dépréciation du goodwill.

Le modèle du test de dépréciation

A ce jour  le référentiel IFRS interdit l'amortissement du goodwill et impose la réalisation d'un test de dépréciation annuel du goodwill. Si la valeur recouvrable du goodwill est inférieure à sa valeur comptable une dépréciation doit être effectuée et celle-ci est irréversible. Une dépréciation du goodwill traduit en définitive une évolution défavorable d'un investissement réalisé. Ce sujet est au coeur des préoccupations lorsque le contexte économique devient plus difficile ce qui est malheureusement la situation actuelle. 

Quels reproches peut-on adresser à la norme ?

Si je me place du point de vue du préparateur des comptes, trois reproches essentiels me semblent à formuler :

  • la complexité
  • la question des unités génératrices de trésorerie (UGT) qui pose de nombreux problèmes pratiques: détermination des UGT, allocation du goodwill aux UGT, réallocation du goodwill à l'issue de restructuration ou cessions ...
  • la difficulté d'établir des prévisions de cash-flows futurs qui reposent par nature sur des hypothèses et le jugement des préparateurs des comptes.

Au final, un processus lourd et complexe, consommateur de temps et de ressources pour un bénéfice en terme de lecture des comptes discutable. En effet, le test de dépréciation contient un fort degré de subjectivité dans un domaine la comptabilité où l'on s'attend à des données plus objectives. Peut-on imaginer un autre modèle ?

Les alternatives au modèle actuel

On peut dessiner quatre alternatives à l'approche de la dépréciation imposée actuellement par l'IASB:

  • Un amortissement et un test de dépréciation uniquement à la suite d'une évolution défavorable, ce qui correspond à l'approche actuellement en vigueur dans la réglementation française relative aux comptes consolidés.
  • Un amortissement systématique sur une période limitée plutôt courte.
  • Une imputation immédiate sur les capitaux propres consolidés, méthode radicale mais difficile à envisager au regard de l'importance des goodwills, pour les sociétés du CAC 40 cela représente fin 2012 un montant estimé de 326 milliards d'euros.
  • Une simplification du test de dépréciation.

Le retour à un modèle d'amortissement du goodwill est difficile à envisager car cela serait un retour en arrière surprenant. Par contre, une simplification du test de dépréciation serait à l'évidence bienvenue et espérée par les préparateurs des comptes. Le feuilleton du goodwill n'est sans doute pas terminé, attendons le prochain épisode.

Ecrit par

Bruno Bachy

Après plus de 15 ans d’expérience opérationnelle en audit et direction financière, Bruno Bachy est à présent manager, responsable de nos offres formation dans les domaines de la comptabilité et de la fiscalité.Ses responsabilités le positionnent au centre des évolutions des métiers de la comptabilité.
En savoir plus
);","wrap":"page-section__container","bgColorParent":"","clientId":""} -->
newsletter image

Recevez nos newsletters

Formation, Management, Commercial, Efficacité pro

Abonnez-vous