Le déploiement d’un dispositif de contrôle interne au niveau international rencontre de multiples difficultés tant méthodologiques, techniques que comportementales et culturelles.
S’il est relativement aisé d’apporter des solutions pour les premières dimensions (par exemple acquisition de progiciels de contrôle interne), il s’avère beaucoup plus difficile d’agir sur la dimension multiculturelle. Et pourtant la non intégration de cette dimension biaise l’évaluation de l’efficacité du dispositif dans sa globalité.
Trois critères doivent être intégrés dans le cadre de la construction et du déploiement en mode courant du dispositif de contrôle interne.
1) La relation aux risques
Elle est très variable en fonction de l’appartenance religieuse et/ou de la culture du pays d’appartenance. Ainsi les résultats des auto-évaluations de l’efficacité des activités de contrôle mises en œuvres dans les filiales anglo-saxonnes peuvent être biaisés par le caractère plutôt « risquophile » des pilotes de risques. A contrario, les autoévaluations d’une filiale japonaise doivent toujours être relativisées compte tenu du caractère d’aversion au risque que l’on peut rencontrer dans ce contexte.
2) Le niveau d’individualisme des collaborateurs versus l’adhésion à des valeurs collectives
C’est aussi un facteur clé à prendre en compte lors du déploiement du dispositif. Fréquemment nos clients américains ou allemands, à la recherche du consensus, déploient les plans d’actions correctifs de façon collective, alors qu’il est difficile en France de coordonner ces derniers de façon transverse avec l coopération des acteurs.
3) L’existence de valeurs masculines (signes extérieurs de pouvoir) versus féminines (écoute, empathie, reformulation)
C’est le dernier paramètre à prendre en compte par exemple lors de la réalisation des tests par les contrôleurs internes. Ainsi l’utilisation des techniques de reformulation dans le cadre des interviews sera inadaptée dans un contexte d’entreprise véhiculant des valeurs fortement masculines.
La réussite et la montée en puissance de votre dispositif de contrôle interne dépend fortement de votre capacité à agir sur ces 3 variables d’action.