Jamais dans les médias et les entreprises nous n’avons autant entendu parler des risques psycho-sociaux. C’est pourquoi nous avons pensé qu’il serait utile de consacrer trois billets à ce sujet pour comprendre de quoi c’est fait, s’il y en a plus qu’avant et surtout quel peut / doit être le rôle du management face à ce phénomène.
La définition du Ministère du Travail
Le Ministère du Travail en donne la définition suivante :« Ils recouvrent des risques professionnels d’origine et de nature variées, qui mettent en jeu l’intégrité physique et la santé mentale des salariés et ont, par conséquent, un impact sur le bon fonctionnement des entreprises. On les appelle "psycho-sociaux" car ils sont à l’interface de l’individu ( le’"psycho") et de sa situation de travail ».
Aujourd’hui, on englobe dans la notion de risques psycho-sociaux le stress et le harcèlement.
Pourquoi une telle médiatisation des risques psycho sociaux ? Quelle est la réalité ?
Rares sont les entreprises qui travaillent spontanément et activement sur le sujet. Comme souvent, les sujets sociaux sont abordés sous contrainte.
Aujourd’hui la contrainte est double :
- Les obligations de l’employeur se renforcent
- Responsabilité Economique et Sociale (RES),
- Cadre règlementaire et légal.
Les impacts sur la performance de l’entreprise sont visibles, forts et peut être durables :
- Baisse de productivité, lâcher prise, grève du zèle…
- Départ de ressources critiques vers des cieux jugés comme plus cléments.
- Absentéisme et micro absentéisme des collaborateurs.
- Problème d’image lié à des accidents et./ou des suicides.
Pourquoi les impacts des risques psycho sociaux sont-ils plus forts aujourd’hui qu’hier ?
Trois grandes causes sont bien identifiées :
- La relation très forte, quasi affective, qui lie les français plus que tout autre peuple à leur travail et à leur entreprise.
- Le sentiment d’impuissance : l’entreprise à une exigence accrue vis-à-vis de ses collaborateurs mais ceux-ci ont le sentiment d’avoir une faible marge de manœuvre pour répondre à cette exigence. Le pouvoir est aux process et aux procédures plus qu’au talent et à l’initiative.
- Le sentiment d’impuissance est d’autant plus fort que le sens est absent et que le cadre de travail est peu compréhensible.
- La qualité des relations dans l’univers de travail.
Le premier phénomène est sans aucun doute le sentiment d’isolement, voire de solitude, qui ne permet pas de répondre au besoin fondamental de tout individu en termes de lien social, de sympathie, de reconnaissance, de solidarité….Ce sentiment d’isolement est en partie dû à un retour de la taylorisation du travail, mais aussi au développement des objectifs individuels, et pour finir à notre mauvaise utilisation des NTIC.
Le deuxième phénomène est la violence exprimée dans certaines relations : incivilité, agressions verbales ou par mails, conflits ouverts ou larvés.
Y a-t-il vraiment plus de violence ? Oui, les relations sont plus frontales en général, les différentes générations ont des codes de communication radicalement différents, les organisations matricielles génèrent plus d’interfaces à temps de travail égal…
Le troisième phénomène, plus rare mais réelle, est le harcèlement. Il est souvent le fait de managers trop centrés sur le pilotage au détriment du management de leurs collaborateurs mais il peut être également le fait de collaborateurs à l’encontre de leur manager.
Dans les prochains billets, j’évoquerai avec vous le rôle du management pour prévenir et réduire ces risques psycho sociaux.