L’activité d’entreprises de différents secteurs repose sur des contrats à long terme dont la réalisation s’étale sur au moins deux exercices : BTP, industries à cycle de production long fabriquant des biens spécifiques, services informatiques, sociétés d’ingénierie….

Les normes IFRS (norme IAS 11 sur les contrats de construction) et le plan comptable français (PCG art. 380-1) préconisent  la méthode « à  l’avancement ». Cette méthode consiste à répartir la reconnaissance du chiffre d’affaires et du résultat sur la durée du contrat au prorata des coûts engagés ou en fonction de l’atteinte de jalons techniques. A contrario, la méthode « à l’achèvement » consiste à reconnaître le chiffre d’affaires et le résultat en totalité à son achèvement. La méthode à l’avancement reflète mieux l’activité de chaque période. Pour l’analyse financière, il est nécessaire d’en comprendre les schémas comptables. Découvrez les ici.

Le revenu de chaque période est déconnecté de la facturation client. Il s’ensuit à chaque période une sous ou sur facturation client

En cas de sous facturation, le poste clients facture à établir représente le revenu reconnu au compte de résultat et non encore facturé. Un montant élevé a une incidence défavorable sur la trésorerie de l’entreprise, à moins qu’il ne soit compensé au passif par un montant équivalent d’acomptes client.

schema 1

En cas de sur facturation, un produit constaté d’avance est  égal au montant facturé et non reconnu en revenu. Cette surfacturation a bien évidemment un effet favorable sur la trésorerie de l’entreprise. Elle peut être exprimée en pourcentage des revenus pour être analysée.

schema 2

Voici à titre d’illustration un extrait du bilan de la société de services informatiques Steria au 30 juin 2012.

schema 3

Les montants dus par les clients représentent les prestations réalisées (reconnues en revenu) mais non encore facturées. Nous voyons que leur montant est élevé et qu’ils sont loin d’être couverts par les acomptes client figurant au passif.

schema 4

Les prestations facturées par le groupe à ses clients mais non encore réalisées sont comptabilisées en montants bruts dus aux clients.

Ces différents montants : créances client, montants dus par les clients, montants bruts dus aux clients et avances et acomptes reçus nous semblent devoir être analysés de façon groupée et exprimés en % ou jours du revenu de la période dans l’analyse du BFR. Au 30 juin 2011, ce montant est de 311 millions, à comparer à un chiffre d’affaires semestriel de 926 millions, soit un besoin de financement équivalent de 2 mois de revenus. Le calcul habituel du délai d’encaissement client ne nous semble pas pertinent car les revenus de la période peuvent comporter une proportion variable de ventes non encore facturées ;

Notons que le PCG 82 ne comporte pas de poste spécifique permettant d’isoler les montants sur ou sous facturés.

 

Pour aller plus loin

Formation : Analyse financière des comptes consolidés et normes IFRS

Formation : Pratiquer l'analyse financière

Formation : L'essentiel des normes IAS / IFRS

Ecrit par

Michel Sion

Spécialisé dans la finance d'entreprise, Michel Sion est responsable des offres de formation Trésorerie, Finance, Gestion et Comptabilité pour non spécialistes et Risque client.
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