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Nombreux sont les utilisateurs de l’analyse financière. Acheteurs et vendeurs évaluent la pérennité de leurs fournisseurs ou clients. L’entreprise analyse une cible d’acquisition. Le directeur financier fait l’analyse de son entreprise pour en identifier les points forts, pistes d’amélioration et proposer des plans d’action. Il compare la performance de l’entreprise à celles d’autres entreprises du même secteur (détermination d’un échantillon d’entreprises comparables). Il présente des comptes aux administrateurs, aux banquiers, etc.
Tous, cependant utilisent une démarche similaire, en différentes étapes. Il est essentiel de suivre un fil conducteur qui permette de faire apparaître des liens de cause à effet entre les différentes étapes, autrement, l’analyste risquerait de se noyer dans la masse d’information.
Le schéma ci-dessous retrace les différentes étapes de la démarche d'analyse financière :
La période d'analyse de 3 à 4 ans permet de faire ressortir des tendances pluri-annuelles et de pouvoir détecter une année exceptionnellement bonne ou mauvaise.
L'ordre dans lequel se trouvent les différentes étapes de l'analyse financière constitue un fil conducteur permettant de faire ressortir des liens de cause à effet :
L'activité porte sur l’évolution du chiffre d’affaires ou de la production. Elle constitue la première étape car elle conditionne largement les étapes suivantes, la profitabilité et les équilibres financiers.
Analyser l’activité consiste au minimum à interpréter le pourcentage d’évolution du chiffre d’affaires. L’analyse interne s’efforce de décomposer ce pourcentage en termes d’évolution des prix, des quantités vendues, voire d’un effet de change. Il s’efforce ensuite de définir sur quel type de produit, de clientèle, de marché l’entreprise s’est développée ? A-t-elle développé des relais de croissance, a-t-elle au contraire des activités en déclin ? Concernant les groupes cotés, les normes IFRS imposent, dans le cadre de l'information sectorielle (IFRS 8) de décomposer plusieurs agrégats dont le produit des activités ordinaires par secteurs opérationnels (géographique et/ou métier) dès lors que ce segment revêt une importance relative particulière (notamment, si ses revenus représentent au moins 10% des revenus du groupe).
L’analyse du modèle de revenu fait partie intégrante de l’analyse de l’activité. Comme la notion de modèle économique, cette notion est apparue avec les premières sociétés de l’Internet. De fait, ces entreprises ont trouvé des modes originaux de génération du chiffre d’affaires (référencements payants pour Google, annonces publicitaires intercalées dans les messages pour Twitter ou Facebook, modèle freemium pour Wetransfer...). Pour enrichir son modèle de revenu, l’entreprise s’efforce de développer plusieurs sources de chiffre d’affaires à partir du même actif ou de la même compétence clé, à la fois pour générer davantage de chiffre d’affaires et réduire les risques liés à un produit ou prestation unique.
Exemple :
Beaucoup de groupes réalisant leur activité sur un secteur cyclique développent une activité de service complémentaire qui génère un chiffre d’affaires plus stable. Exemple :
Plus largement, l’analyse de l’activité évolue souvent vers l’analyse stratégique : quelle est la dynamique du marché sur lequel l’entreprise est positionnée, quelle est la place de l’entreprise sur son marché, quels sont les segments de marché, ses atouts et faiblesses par rapport à ses concurrents, ses chances de survie si un processus de concentration est en place...
Elles s’analysent en deux grands effets, l’effet ciseau et absorption des charges fixes :
Exemples d’effets absorptions de charges fixes favorables :
Exemples d’effets absorption de charges fixes défavorables :
Les normes comptables françaises applicables aux comptes individuels imposent une présentation des charges par nature permettant d'exploiter le tableau des soldes intermédiaires de gestion (TSIG) dont chaque résultat intermédiaire a un intérêt dans l’analyse de la profitabilité :
L’intérêt du compte de résultat avec les charges par fonctions (approche anglo-saxonne) est de confronter le coût de chaque fonction (production, commerciale, administrative, R&D), exprimé en pourcentage des ventes à d’autres entreprises comparables. Ainsi, constater que le coût de la fonction commerciale de mon entreprise représente 15% des ventes alors qu'il n'en représente que 12% pour mes concurrents m'amène à m'interroger sur l'organisation de cette fonction.
Les normes IFRS laissent en effet aux groupes la latitude de présenter les charges par nature ou regroupées par fonction. La SFAF (société française des analystes financiers) a exprimé à plusieurs reprises sa préférence, en tant qu'analyste externe, pour une présentation des charges par nature permettant de mieux repérer les effets ciseau et absorption de charges fixes.
Si l’analyste dispose du tableau de flux, il peut repérer les investissements en immobilisations et leur mode de financement ainsi que l’ensemble des flux de trésorerie relatifs au financement de la période (remboursements d’emprunts, versements de dividendes,..). En rendant visibles les flux de chaque période, le tableau de flux apporte une valeur ajoutée par rapport au bilan qui donne une vision statique et cumulée.
Rappelons qu’actuellement en France, ce tableau de flux n’est obligatoire que pour les comptes consolidés. Il est toutefois possible de reconstituer les flux de trésorerie d’une période à partir des annexes fiscales.
Ces équilibres financiers se déterminent à partir du bilan qui repose sur un équilibre entre des capitaux employés et des ressources financières.
Les anglo-saxons analysent le bilan liquidité qui distingue les dettes « décaissables » à plus d’un an, de celles qui sont « décaissables » à moins d’un an, quel qu’en soit la nature, financière ou d’exploitation. Il fait apparaître le fonds de roulement liquidité.
Le bilan fonctionnel fait apparaître quant à lui une relation entre trois agrégats :
Fonds de roulement (FR) – Besoin en fonds de roulement (BFR) = Trésorerie nette (TN)
Cette présentation du bilan a été conçue par les analystes financiers de la Banque de France après le premier choc pétrolier au milieu des années 70 et la vague de défaillances d’entreprises qui s’ensuivit. Leur objectif était de détecter et diagnostiquer les crises de trésorerie.
Après avoir examiné l’évolution du fonds de roulement proprement dite, l’analyste porte son attention sur ses différentes composantes :
Le BFR représente le besoin de financement du cycle d’exploitation, le directeur financier a une double préoccupation à son égard :
L’analyse porte tout d’abord sur l’évolution du BFR exprimé en montant puis exprimé en jours de ventes HT. Analyser le BFR en délais permet de comparer des entreprises de tailles différentes et de se référer à une moyenne sectorielle. Le BFR étant la résultante de différents postes, il convient finalement d’examiner les différents délais : stocks, clients, fournisseurs, taux d’acompte.
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Excédentaire ou emprunteuse à CT, la position de trésorerie assure l’égalité entre l’ensemble des emplois et des ressources. Toute défaillance d’entreprise provient d’une dégradation de la trésorerie dont il convient de trouver la cause pour pouvoir la résoudre ou l’anticiper. La position de trésorerie nette n’étant que la résultante du FR et du BFR, son évolution ne s’interprète que par la variation des agrégats en amont, le FR ou le BFR.
Var du FR - Var du BFR = Var de la TN
Le schéma ci-dessous nous montre que l'analyse par les ratios ne constitue pas une analyse "à part" mais qu'elle s'insère dans l'analyse des équilibres et de la structure financière. Ainsi, les ratios de structure répondent à des questions que se pose l'analyste concernant les capitaux permanents.
Les ratios de rentabilité ne sont pas analysés systématiquement. Ainsi, un responsable crédit analysant la solvabilité à court terme d’un client se limite généralement à l’analyse de la profitabilité, du BFR et de la position de trésorerie. Rappelons que le terme "rentabilité" fait référence au rapport entre un résultat et des capitaux investis.
La rentabilité économique porte sur les capitaux employés, immobilisations et BFR. Le schéma ci-dessous indique que ce ratio évalue la performance économique d'ensemble d'une activité.
Le ratio de rentabilité financière est égal au rapport entre le résultat net et les capitaux propres comptables. Il évalue la rentabilité des capitaux propres confiés par les actionnaires à l'entreprise. La rentabilité des actionnaires s'évaluerait sur leur prix d'achat des titres le plus souvent différente des capitaux propres comptables. Augmenter la rentabilité sur les capitaux propres constitue un objectif pour les investisseurs.
Le schéma ci-dessous montre qu'une bonne rentabilité économique contribue, non seulement à améliorer la rentabilité des capitaux propres, mais aussi à renforcer la structure financière (rapport capitaux propres/dettes financières). Un résultat élevé contribue à augmenter les capitaux propres tandis que la maîtrise des immobilisations et du BFR diminue le besoin de financement externe.
Ces ratios représentent toutefois des mesures souvent imparfaites car la rentabilité d'un investissement s'évalue à partir de ses flux de trésorerie sur sa durée qui est un horizon pluriannuel.
C’est en suivant la démarche structurée que nous avons déroulée que l’analyste évitera de se noyer dans la masse de données chiffrées et pourra faire apparaître des liens de cause à effet entre les différentes étapes.
Il convient de faire ressortir les points clés à chaque étape sans se noyer dans les détails. Imaginez que vous prépariez la présentation de la situation financière de l’entreprise devant le conseil d’administration, vous allez faire ressortir trois ou quatre points clés à chaque étape.
Tout au long de la démarche, l’analyste fait le lien entre sa connaissance de l’entreprise et du secteur d’activité et les données chiffrées. Il fait ressortir les chiffres caractéristiques : « Derrière chaque chiffre, il y a une histoire qu’il convient de découvrir ». Par exemple, un ratio d’autonomie financière (capitaux propres/passif) de 50% peut refléter la politique financière prudente d’un actionnariat familial, la nécessité de financer des encours de production importants…
Quelles sont les perspectives d'évolution du marché sur lequel l'entreprise se situe? L'entreprise a-t-elle développé des relais de croissance ?
Des investissements importants sont ils prévus dans les deux années suivantes ? Les ratios de structure peuvent être dégradés suite à des investissements qui viennent d'être réalisés et s'améliorer mécaniquement les années suivantes grâce aux remboursements.
Les banquiers vous ont-ils indiqué qu'ils vous accompagneraient si vous les sollicitiez pour le financement d'un investissement ou l'augmentation d'une ligne de crédit à CT ?
Les actionnaires seront ils en mesure de faire de nouveaux apports en capital ou comptes courants si nécessaire ? Le cas échéant, acceptent-ils de partager le contrôle en faisant entrer de nouveaux investisseurs ?
Opération impossible