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La mémoire à long terme… illimitée et stable, une vraie mémoire d’éléphant !

Muriel JouasCoach formatrice en développement personnel et communication en situations complexes

Si notre mémoire à court terme est limitée et instable, il n’en n’est pas de même pour la mémoire à long terme. Notre mémoire à long terme n’est pas un long fleuve tranquille… elle est une mer parfois agitée, avec des trésors par millions : nos souvenirs. Mais lesquels, à quoi nous servent-ils, comment sont-ils stockés ?

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La fin de la chanson… ou faire du vélo !

Nous conservons la trace prolongée de sons ou d’images, ou de gestes, ce qui permet de reconnaître un début d’une chanson par exemple, avant de mettre un nom dessus. Il s’agit d’une mémoire des procédures répétées : comme faire du vélo, ou savoir nager, ou prendre chaque matin le même chemin. Cette mémoire aboutit progressivement à la maîtrise de savoir-faire et à l’amélioration de compétences voire de performances.

Ces procédures sont motrices (vélo ou natation), et également perceptives (lire un texte à l’envers dans le miroir) ou cognitives, touchant ainsi des habiletés langagières par exemple.

Le but de la mémoire procédurale est de faciliter l’accomplissement de taches du quotidien, allégeant ainsi la charge mentale pour notre cerveau.

La mémoire procédurale a trois caractéristiques :

  • les savoir-faire s’acquièrent lors de la répétition régulière des tâches,
  • leur maîtrise provoque une automatisation du processus que nous sommes parfois incapables d’expliquer par le langage,
  • les traces de ces apprentissages ne s’effacent pratiquement pas.

Nous développons, ainsi, des niveaux d’expertise personnelle dont l’efficacité est parfois perçue comme du registre d’une intuition géniale, d’autant plus qu’ils échappent à une introspection consciente; et ce même si l’apprentissage initial s’est effectué lors d’une expérience consciente et volontaire.

Nous allons encore faire une distinction au sein de cette mémoire procédurale : les savoirs faire à boucle fermée ou à boucle ouverte.

  • Les savoir faire à boucle fermée ne s’altèrent pas avec le temps : nager ou faire du vélo. Certes nous iront moins loin ou moins vite mais cela n’a rien à voir avec la mémoire.
  • Les savoir-faire à boucle ouverte comme jouer du piano. Les éléments constitutifs de la tache ne sont pas automatiques. L’absence de répétition fragilise l’exécution d’une partition.

Retenir les souvenirs : la mémoire épisodique

La mémoire épisodique concerne les souvenirs personnels :

  • les événements uniques (mariage, divorce, naissance, obtention du bac…)
  • les événements qui sont une spécificité temporelle, vécus à un moment précis repérable, (un événement vécu en pleine canicule de 2003 par exemple),
  • les événements qui sont une spécificité spatiale, vécus dans un lieu particulier, (lors d’un voyage),
  • les événements à forte charge émotionnelle.

Mais la mémoire épisodique distingue également les événements personnels (mariage, divorce, veuvage…) des événements collectifs comme le 11 septembre par exemple. Chacun se souvient d’où il était au moment où il a appris les événements. La mémoire épisodique est donc loco-horo-datée !

Retenir les connaissances : la mémoire sémantique

A la différence de la mémoire épisodique, la mémoire sémantique n’est pas horodatée. Elle est le seul résultat de la répétition. Elle est neutre et sans charge émotionnelle !

La mémoire sémantique est également appelée mémoire collective en référence aux éléments que je sais et que je partage avec ma communauté d’appartenance que ce soit le langage ou les connaissances encyclopédiques. Cependant, mémoire épisodique et mémoire sémantique sont reliées par la mémoire épisodique collective.

En effet, certains événements publics qui ont eu lieu avant notre naissance ont alors été appris et sont stockés en mémoire sémantique alors que d’autres ont été vécus (le 11 septembre) et intègrent alors pour une partie la mémoire sémantique (qui a commis les attentats, dans quels pays et pourquoi) et pour une autre partie notre mémoire épisodique avec ce que nous faisons et avec qui nous étions à ce moment là, ou en quoi cet événement majeur a changé notre vie.

Quid de la mémoire autobiographique ?

Pendant longtemps, mémoire épisodique et mémoire autobiographique étaient confondues, puisque la seconde est composée des épisodes vécus par chacun. Il est apparu ensuite que notre mémoire sémantique comportait des informations très personnelles mais sans caractère d’unicité ou de repérage spatio-temporel précis (critères de la mémoire épisodique).

L’équivalence stricte entre les deux a donc été abandonnée au profit de la définition de la mémoire épisodique comme étant le souvenir des événements personnels à caractéristiques émotionnelles ou spatio-temporelles bien précises en plus de l’unicité.

Laird Cermak indique ensuite que certains souvenirs sont tellement répétés qu’ils entrent alors dans la mémoire sémantique comme des données : ils sont souvent sans charge émotionnelle. Il s’agit de ce que je sais de moi, de lui, des autres, et du monde mais de manière détachée parce qu’on me l’a raconté des dizaines de fois.

Il existe deux mémoires sans effort : la mémoire incidente et les souvenirs flashs

Et oui, parfois nous retenons sans effort, et sans stratégie. Nous appelons cela la mémoire incidente… Regardons le film Slumdog Millionnaire… C’est la démonstration de la puissance de cette mémoire qui sait faire le tri, stocker et encoder, sans effort ni conscience, mais surtout qui sait ensuite rappeler l’information au bon moment ! La mémoire incidente est principalement active lors d’événement à forte charge émotionnelle ou des connaissances qui m’intéressent particulièrement.

Les souvenirs flashs : souvenir d’un épisode au cours duquel un individu a appris pour la première fois et souvent brutalement un événement très surprenant avec une forte émotion individuelle ou collective.

6 informations sont souvent rapportées au sujet des souvenirs flashs ou flashbulb memory :

  • le lieu où se trouvait l’individu au moment où il a appris l’événement,
  • l’activité interrompue,
  • l’identité de la personne annonçant la nouvelle,
  • les sentiments en cours,
  • les émotions exprimées par l’entourage,
  • les conséquences de cette annonce sur le quotidien et le monde…

Surprise, émotion et répétition (par le biais de reportages ou récits) sont les trois piliers des souvenirs flashs.

La trace amnésique des souvenirs flashs sera proportionnelle à l’impact émotionnel sur la personne. Nous aurons alors des souvenirs flashs sur des événements qui nous concernent (12 juillet 1998) et moins sur ceux qui nous sont plus loin (22 novembre 1990 et la démission de M. Tatcher).

Enfin, nous avons tous un pic de réminiscence qui correspond à la supériorité du rappel des événements vécus entre nos  âges de 10 à 30 ans. En effet ce sont souvent des événements uniques à forte charge émotionnelle stockés durablement et sans effort.

Voilà donc les souvenirs qui encombrent notre belle mémoire à long terme et en fait une mémoire d’éléphant. Mais parfois cette belle mémoire nous trahit, nous fait défaut et nous nous demandons pourquoi et comment nous avons pu oublier tel ou tel événement ou telle ou telle information. Il existe de nombreuses raisons… pour un prochain article !

Ecrit par

Muriel Jouas

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