Recevez notre newsletter Efficacité professionnelle
En renseignant votre adresse email, vous acceptez de recevoir tous les mois les derniers articles du Mag Efficacité professionnelle Cegos et vous prenez connaissance de notre politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire via les liens de désinscription. Vos données personnelles sont utilisées dans le cadre strict de l’exécution et du suivi de votre demande par les services CEGOS en charge du traitement. Elles sont nécessaires à l’exécution de ce service. Elles sont conservées pour une durée de trois ans à compter de notre dernier contact. En application de la réglementation sur la protection des données à caractère personnel, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, de limitation du traitement ainsi que d’un droit d’opposition et de portabilité de vos données si cela est applicable que vous pouvez exercer en vous adressant à CEGOS, DPO- Direction des Systèmes d’Information, 19 rue René Jacques, 92798 Issy-les-Moulineaux. Vous bénéficiez également du droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle si nécessaire.

Pour le retour des chevals

Etienne MagninFormateur

La difficulté des jeunes enfants à intégrer la règle du pluriel des noms en "-al" est bien connue. Prenons le cas du cheval. Il est vraisemblable qu'il y a là, pour eux, plus qu'un changement de flexion : un changement d'espèce. Un exemple, avec Margot, 5 ans : « – Tiens, j'ai vu des chevals ! – Non, c'est des chevaux. – Ah bon ! pourtant ça ressemblait à des chevals. »

Aussi, me suis-je demandé par quelle perversité notre langue avait inventé des pluriels en -aux et des pluriels en -als (chacals, carnavals, festivals...)*.

Comment expliquer les pluriels en « –aux » ?

Autrefois, les mots en "-als" se prononçaient "-aü". Un [cheval], des [chevaü]. Puis [aü] est devenu [o]. Comme en parallèle, les copistes raccourcissaient "ls" en "x", les chevals sont des devenus des chevauls, puis des chevaux. (Et les chols, des choux)

Mais pourquoi un chacal, des chacals ?

Oui, pourquoi certains animaux ont-ils gardé leur "al" ?Je ne vois qu'une explication [osée, je le précise]. Les Jésuites, en charge de l'enseignement du français dans les pays où se trouvaient les gavials, les caracals et les chacals, ont hésité à transformer de sympathiques carnassiers en gaviaux, chacaux et autres caracaux.  Les indigènes, indignés, les auraient crucifiés.
Comme le dit le proverbe : "on ne fait pas de vieux "aux" en pays nouveau."

Qu'en est-il pour festival et carnaval ?

Quant à festival et carnaval, arrivés qui d'Angleterre, qui d'Italie, bien après le XVe siècle, les règles d'importation des mots empêchaient qu'ils fussent déformés. Souvenez-vous qu'on écrivait jusqu'il y a peu : des scénarii, des matches (de football), voire des leitmotive ; et qu'on hésite entre des lieds et des lieder.

Alors je vous demande : et si on revenait à un cheval, des chevals ? La langue en serait rajeunie et les enfants se casseraient moins la tête**.

Et si ça marche, je proposerai, pour rajeunir encore plus, qu'on revienne au latin : twitteo, sed non te kiffeo (je twitte, mais je ne t'aime pas).

--------------------------------------------------------------------------------------

Pour en savoir plus :

* Consultez la liste des exceptions

** Un ami linguiste me fait remarquer qu'on se soucie bien trop du sort des petits Français et pas des petits Peuls. Pour eux, « un peul se dit pullo (c'est l'origine du mot peul). Mais au pluriel [p] se change en [f] et le suffixe de classe [o] devient [ɓe] : le pluriel de peul est donc fulɓe. De même, "un mari" se dit gorko, et "des maris", worɓe. » On comprend mieux pourquoi Leopold Senghor a préféré passer l'agrégation de français: c'est beaucoup plus simple.

 

Ecrit par

Etienne Magnin

Ingénieur agronome de formation, Etienne Magnin découvre à 25 ans les joies de l'écriture. Il se forme à l’ingénierie pédagogique et travaille sur la forme des documents, des phrases, ou forme visuelle, pour les supports PowerPoint.
En savoir plus
newsletter image

Recevez nos newsletters

Formation, Management, Commercial, Efficacité pro

Abonnez-vous