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Décoder la communication non verbale : un indispensable pour les managers

2 décembre 2025
Ecrit par Marie-Christine Lapierre

Lorsque vous entrez dans une salle de réunion, chaque posture, chaque geste, chaque regard devient un message silencieux. Ces signaux, souvent ignorés, et encore plus souvent inexploités de façon appropriée, sont pourtant essentiels pour qui doit piloter.
Voici donc les clés fondamentales pour interpréter ce langage du corps, le corréler à votre propre communication et en faire un levier de performance.

1. Qu’est-ce que la communication non verbale ?

Définition et composantes

La communication non verbale englobe tout ce qui est transmis sans mot : posture, gestuelle, regard, proxémie (distance entre personnes). Elle complète le verbal (le quoi) et le paraverbal (le comment).

Le verbal : les mots choisis, le style, la structure du discours

Le paraverbal ou vocal : le ton, le rythme et une voix de "DIVAS" pour accompagner le discours

·       Débit : vitesse d’élocution, silences

·       Intonation : emphatique ou neutre selon les mots

·       Volume : plus ou moins fort

·       Articulation : toujours

·       Sourire : à bon escient

Non verbal ou Visuel : le langage du corps, l’espace, l’attitude.

Quelle est la règle des 3V en communication ?

C'est le psychologue et professeur Albert Mehrabian qui est à l'origine de la règle des 3V. Les résultats de ses travaux montrent que :  attribuent dans l’impact et l’influence que l’on peut avoir sur les autres

- 7 % de la communication est Verbale

- 38 % de le communiçcation est Vocale

- 55 % de le communication est Visuelle (non verbale)

Ces chiffres ne sont pas universels. Ils s’appliquent à des contextes précis (émotion, incongruence entre ton et mots). Mais l’idée essentielle demeure : le non verbal pèse lourd dans l’interprétation du message.

Quel est l'objectif et l'importance du non verbal en contexte professionnel ?

Tous les professionnels, a fortiori les managers, ont pour objectif de faire dialoguer ce qu’ils disent et ce qu’ils montrent.

Un message bien formulé mais mal délivré peut engendrer confusion, perte de confiance, démotivation. À l’inverse, un discours aligné (verbal + non verbal + paraverbal) instaure assurance, cohésion, écoute, influence et impact.

Applications concrètes :

  • En réunion : noter les membres qui se placent à l’écart, évitent le regard, ou se tournent vers leur écran.
  • En entretien : voir si les collaborateurs sont droits ou avachis, inclinés vers vous ou éloigné.
  • En négociation : observer non seulement le “oui” verbal mais l’énergie corporelle derrière.
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2. Le rôle central de la communication non verbale au travail

Contexte et enjeu

Dans un contexte professionnel en mutation — équipes hybrides, montée de l’autonomie via le télétravail, accélération des interactions — le rôle des managers ne se réduit pas à donner des instructions : ils doivent engager, motiver, fédérer. Et cela : non seulement par ce qu’ils disent mais par la façon dont ils le disent, via leur posture, leurs gestes, leur regard.

C’est d’autant plus important quand on sait que des problèmes de communication (verbal, paraverbal et non verbal) sont à l’origine d’échecs professionnelle ou qu’ils nuisent à la croissance des entreprises.

Autrement dit : savoir décoder le non verbal, ce n’est pas un “plus”, c’est un différenciateur stratégique.

Des exemples où cette compétence change la donne

Être attentif au non verbal peut faire la différence dans de nombreuses situations. Voici quelques exemples :

En réunion, au moment précis où un collaborateur se tend, détourne le regard, croise les bras : le manager averti lit un signal avant même qu’un mot soit prononcé.

Lors d’un entretien annuel, le verbal dit “je vise des objectifs ambitieux”, mais la posture recroquevillée trahit un doute : ici, le non verbal appelle une question ouverte.

Dans une négociation commerciale, un client acquiesce mais ses mains tapotent la table, son corps s’incline vers l’arrière : vous avez un “oui, mais…”, pas un “oui”.

En maîtrisant cette compétence, les managers :

  • captent le non-dit,
  • ajustent sa posture relationnelle,
  • influencent plus finement.

Certains managers possèdent instinctivement l’empathie nécessaire pour percevoir ces signes non verbaux et c’est un premier atout. Mais il reste encore à savoir quoi en faire.

3. Quels sont les types de communication non verbale ?

Panorama des signaux

Voici quelques grandes familles :

  • Expressions faciales : sourire, froncement de sourcils, tension autour de la bouche.
  • Gestuelle : mouvement des mains, amplitude, rythme, synchronisation.
  • Posture / kinésique : corps droit ou voûté, pieds ancrés ou sur la retenue.
  • Proxémie : distance entre interlocuteurs, orientation du buste.
  • Aspect vestimentaire : confort, adapté au contexte, réglementaire…

Chaque interaction professionnelle mobilise souvent plusieurs de ces dimensions simultanément.

Quels sont les 11 signes de la communication non verbale les plus fréquents ?

Voici un repère :

1. Bras croisés → fermeture, blocage.

2. Mains ouvertes → disponibilité, transparence.

3. Inclinaison vers l’avant → intérêt, engagement.

4. Corps renversé en arrière → recul, retrait.

5. Contact visuel stable → confiance, leadership.

6. Regard fuyant → doute, désengagement.

7. Jambes croisées vers l’interlocuteur → ouverture. Jambes croisées en retrait → fermeture.

8. Hochements de tête fréquents → adhésion. Absence de ces hochements → réserve.

9. Gestes rapides et nerveux → anxiété, stress, hyperactivité

10. Distance excessive → détachement. Distance réduite → proximité, voire domination.

11. Synchronisation gestuelle → confiance mutuelle. Désynchronisation → malaise.

Les repérer est une première étape, c’est comme une alerte orange sur un tableau de bord. Ensuite il faut vérifier nos suppositions.

Quels sont les 11 types de postures et leur interprétation ?

Voici un éclairage utile pour les managers car les signaux sont souvent multiples : que peut-on en tirer comme analyse ?

Posture de "meneur"Debout, pieds écartés, buste ouvert= crédibilité
Posture écoute activeAssis, torse dirigé vers l’interlocuteur, mains détendues= ouverture
Posture de fermetureBras croisés, corps tourné, distance=réserve ou protection
Posture de retournementDos partiellement tourné= désengagement
Posture de dominantJambe largement écartée, bras sur accoudoir= pouvoir
Posture de soumisIncliné, mains croisées, corps rentré= hésitation
Posture d'inquiétudeJambes agitées, mains qui tapotent= stress
Posture d'alliance-ouvertureOrientation vers l’autre, sourire, gestes synchrones = accord
Posture de défiPoings serrés, mâchoire tendue, regard fixe= conflit
Posture réfléchieMenton posé, bras croisés, regard vers le haut= introspection
Posture numériqueCorps tourné vers l’écran, écran entre les interlocuteurs= froideur relationnelle

Exemple managérial : lors d’un entretien annuel, un collaborateur s’assied au fond de la chaise, jambes croisées, regard fuyant. Son verbal est positif mais son non verbal est en retrait. Le manager averti pose une question ouverte : « J’ai l’impression que tu es d’accord avec les objectifs… mais ton corps semble dire autre chose … »

4. Comment décoder le langage corporel au travail

Méthode d’analyse opérationnelle

Voici une méthode simple et opérationnelle pour appliquer la lecture non verbale :

  1. Observer : repérer les signaux visibles (posture, gestes, regard, distance).
  2. Hypothèse : formuler une interprétation possible dans le contexte (ex : retrait, accord, tension).
  3. Questionner : revenir au verbal, poser une question ouverte pour clarifier l’interprétation.
  4. Vérifier et ajuster : reformuler, ajuster votre propre posture, observer la réaction.

Études de cas concrets

Cas 1 : Réunion d’équipe
Le manager ouvre la réunion. À l’entrée, une collaboratrice, Alice, arrive en retard, pose ses affaires à l’écart, se tient accoudée à la table. Posture tendue, absence de contact visuel : signal de non-adhésion ou d’épuisement. Le manager prend la parole en regardant Alice en début de réunion pour lui donner corps dans l’équipe.

Cas 2 : Entretien annuel
Le manager félicite le collaborateur : « Tu as bien travaillé cette année, on vise de nouveaux objectifs. » Le collaborateur répond « Oui, absolument. » Mais son corps reste recroquevillé, mains jointes, regard fuyant. Le verbal est positif, le non verbal signale une réserve. Le manager creuse : « Je l’entends… mais il me semble que tu n’es pas pleinement aligné – parlons-en »

Cas 3 : Recruteur en entretien
En face-à-face, le candidat parle, évite le regard, touche souvent sa montre. Le recruteur le capte, fait une pause, et pose une question comportementale : « Que ressens-tu quand tu es confronté à un délai serré ?». Le regard revient, la gestuelle se calme. Le recruteur dispose alors d’un indicateur plus complet.

Cas 4 : Négociation commerciale
Un client dit « oui », mais ses mains tapotent la table, ses pieds sont reculés. Le négociateur perçoit : « Oui, mais… ». Il structure la suite de la réunion en demandant des engagements progressifs, ajoute des vérifications visuelles, ajuste son ton et sa posture d’ouverture.

Observables spécifiques du langage corporel et analyses possibles :

Ligne des épaules : si la ligne des épaules est inclinée vers l’avant ou sur un côté, cela peut indiquer une ouverture, ou à l’inverse une réserve ou un déséquilibre.

Mouvements de la tête : hochements fréquents = adhésion ; tête penchée sur le côté = réflexion ou doute ; tête rigidement droite = fermeture ou contrôle.

Orientation du corps : buste tourné vers l’interlocuteur = engagement ; buste légèrement de côté ou retroussé = retrait.

De la même façon, on peut observer et analyser :

  • Distance / proxémie
  • Gestes des mains
  • Contact visuel
  • Synchronisation gestuelle

Limites et précautions

Le non verbal n’est pas une vérité absolue. Il s’agit d’indices, pas de verdicts. Une posture fermée peut venir d’un froid dans la salle ou d’un mal de dos, pas forcément d’un désengagement. Il faut rester humble dans l’analyse.
En tant que manager, votre rôle est d’ouvrir la discussion, pas de juger sur dossier.

5. Techniques et exercices pour améliorer sa communication non verbale

Exemples de techniques pour les managers

Respiration & présence : quelques secondes avant de prendre la parole pour redresser la colonne, ancrer les pieds. Une respiration profonde régule le ton, affine la posture.

Regard conscient : établir un contact visuel de 2 à 3 secondes avec chaque interlocuteur. Le regard construit la confiance.

Gestes calibrés : mains ouvertes, paumes visibles = disponibilité. Un geste qui «dessine» l’idée renforce la compréhension.

Posture d’ancrage : pieds écartés, épaules détendues, corps orienté vers l’interlocuteur. Éviter la position « repliée sur soi ».

Exercices pratiques d’entrainement dans nos formations

Exercice miroir/vidéo : en binôme, un manager s’exprime une minute. L’autre filme ou observe posture, gestes, regard. Puis on échange les rôles et on commente : «Que vois-tu ?».

Exercice « lecture silencieuse » : regarder une vidéo de réunion pendant 3 minutes sans son, noter ce que les corps disent. Puis revoir avec son et comparer.

Exercice « posture-cible » : avant une intervention, choisir 1 ou 2 mots-clés (ex : écoute, confiance, impulsion) et adopter pendant 2 minutes une posture incarnant ces mots (mains ouvertes, pied légèrement avancé, regard franc).

Checklist post-interaction : après chaque réunion ou entretien : Ai-je observé : bras croisés ? mains jointes ? regard fuyant ? distance excessive ?. Cela crée un retour d’expérience concret.

Intégrer cette compétence au quotidien

Regard – Posture – Sourire.
Chaque accueil, échange informel, pause-café devient un moment de communication non verbale. Ces micro-moments nourrissent la crédibilité de longue durée.

6. Se former pour mieux décoder la communication non verbale

Pourquoi une formation ?

Observer et corriger son non verbal exige : méthodologie, entraînement, feedback. Sur ce point, les formations professionnelles ont un rôle clé. Elles permettent :

  • d’apprendre une méthodologie d’observation systématique (ex : observer, hypothèse, question, vérification)
  • de s’entraîner via mises en situation, vidéo, auto-feedback
  • de bénéficier d’un retour sur soi et d’un cadre structuré pour progresser

La synergologie : un outil très intéressant

La synergologie est une discipline formalisée dans les années 1990 par Philippe Turchet, docteur en sciences du langage. Le terme synergologie vient du grec syn- (ensemble), ergon (action), logos (étude) — soit : l’étude des actions conjointes du corps dans le discours.Elle s’appuie sur une classification alphabétique-numérique des signaux corporels, et se distingue par ses grilles d’analyse détaillées.

La revue scientifique Revue de Synergologie est pilotée par le docteur Turchet et Armelle Jacquet, et accueille des travaux rigoureux sur cette discipline.

La synergologie est un outil parmi d’autres pour la lecture du non verbal. Elle ne remplace pas le bon sens, l’empathie humaine et l’expérience contextuelle.

Les formats de formation Cegos

Pour passer de la compréhension à l’action, il existe deux formats proposés par Cegos, sur la base de la synergologie :

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Ces formations offrent un cadre opérationnel pour se former efficacement sur la base de nombreuses vidéos à analyser et de mise en situation pour s’entrainer et s’approprier ce nouveau langage.

Le langage non verbal est le sismographe silencieux des interactions réussies ou ratées. Les managers qui apprennent à en lire les battements gagne en lucidité, en réactivité, en influence. Ils ne parlent pas seulement : ils sont lus, entendus et compris.
En investissant dans cette compétence, vous passez d’un management de façade à un leadership de profondeur. Vous ne vous contentez pas d’envoyer un signal : vous l’incarnez.

Des livres pour aller plus loin

La communication non verbale – comprendre les gestes et leur signification, Guy Barrier, ESF Éditeur, 2019.

La Synergologie : comprendre son interlocuteur à travers sa gestuelle, Philippe Turchet, Éditions de l’Homme, 2004.

Le Grand Livre de la Synergologie – Décoder le langage corporel pour mieux comprendre l’autre, Philippe Turchet, Éditions de l’Homme, 2022. 

Ces gestes qui vous trahissent, Joseph Messinger, 1993.

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Ecrit par

Marie-Christine Lapierre

Marie-Christine Lapierre, consultante et formatrice senior au sein de Cegos, est une experte reconnue du développement personnel, forte de nombreuses années d’accompagnement auprès de professionnels et de particuliers. Elle a élaboré une approche pédagogique profondément humaniste, alliant transmission, exploration de soi et impact durable. Grâce à sa double expertise formation en prise de parole, gestion du stress, confiance en soi, assertivité, et pratique de l’hypnothérapie intégrative, elle ouvre des voies puissantes pour révéler les talents, dépasser les schémas limitants et favoriser l’épanouissement. Son engagement auprès des stagiaires comme des patients illustre sa conviction : chacun peut atteindre son plein potentiel. En savoir plus

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