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En réunion ou même à la machine à café, pourquoi certaines personnes captent-elles l’attention plus que d'autres ? Notre voix parlée nous accompagne comme une "carte de visite invisible", au travail comme dans la vie privée. Bien maîtrisée, c'est un outil d'impact formidable. Mais trouver sa voix, cela s'apprend et se travaille...
Sereine et tonique ou au contraire effacée et hésitante, notre voix donne le ton. « Notre voix, c’est vraiment notre carte d’identité, confirme Julien Combey, formateur chez Cegos et auteur du livre Prenez la parole en public. Elle donne une idée de qui l’on est. Quand un auditeur entend un interlocuteur pour la première fois, en quelques millièmes de secondes, son cerveau définit un ressenti et une image de cette personne. »
Dès lors, le placement de sa voix devient un outil d’impact au bureau. Elle peut illustrer ou renforcer l’assurance, la crédibilité, voire le leadership d’un orateur. « Mais l’erreur serait de penser que tout se résume à un timbre de naissance, précise notre expert. C'est la façon de l’utiliser qui change tout. »
Qu'est-ce qu'une voix posée ? « C'est une voix assurée, sereine, bien en place dans son instrument et à la bonne hauteur par rapport à la tessiture de chacun, poursuit notre expert. C’est trouver le ton juste et le bon volume en fonction des situations au travail. »
Car il ne suffit pas de parler fort pour trouver sa voix. « Il y a une différence entre parler fort et parler avec impact. » Si je suis en entretien, je ne vais pas avoir besoin de parler fort par exemple. Le constat est le même si l’on parle au téléphone ou si l’on s’adresse à quelqu’un par visio-conférence. « Pour "poser ma voix" et parler avec impact, je vais alors avoir besoin d’une bonne articulation et de précision dans le vocabulaire, mais aussi de bien respirer, d’utiliser les silences… »
Avant d’aller plus loin, Julien Combey rappelle qu’il y a trois dimensions dans la voix :
« C’est surtout sur la dimension mentale de la voix que l’on va travailler pour parvenir à gagner en impact », explique notre formateur.
Si l’on prend la parole en réunion ou lors d’un séminaire, il faut adopter la bonne posture. « C’est trouver son socle d’orateur. Car si je suis avachi, je ne me donne pas les chances d’avoir une voix bien posée. » Ensuite, il faut être entendu. « Le truc, pour trouver le bon volume, est de visualiser la personne la plus loin de nous et de s’adresser à elle. » Pour gérer son stress et éviter la voix qui tremble, il faut privilégier une respiration abdominale. « Parce que notre voix va être projetée avec davantage de force. »
Au quotidien, lors d’un entretien individuel ou d’un appel client, les règles sont les mêmes : être bien installé, bien respirer, articuler, mais aussi savoir où l’on veut aller, en marquant des pauses dans des moments importants de son discours. « Pour moi, la communication, c'est une décision, précise notre spécialiste. Votre voix sera bien posée si votre interlocuteur sent que vous le conduisez bien dans votre raisonnement. »
À cela s’ajoute un travail important sur l’écoute. « C’est pourquoi les silences sont importants pour que l'interlocuteur ait possibilité de recevoir ce qu'on lui dit. Comme en musique, les silences et les pauses sont les meilleurs amis de l'orateur. Et cela permet aussi à l’orateur de respirer, d’oxygéner son cerveau et de faire que sa pensée soit fluide. »
Avant toute prise de parole, chacun peut s’exercer et se préparer. Voici trois exemples :
1. Avoir une routine de respiration : alterner des inspirations et expirations en gonflant le ventre. « C’est la respiration abdominale qui nous intéresse. Attention aux mauvaises habitudes : ce ne sont pas les épaules qui doivent se lever. »
2. Gérer son stress avec des routines de relaxation. « Il existe des exercices ou applications pour travailler la respiration, la cohérence cardiaque, s’appuyer sur des images ressources. La méditation fait aussi du bien. »
3. Des exercices d’articulations pour poser et échauffer sa voix. « On peut travailler sa voix avec des petits exercices, comme des bâillements pour décontracter la mâchoire, le larynx et le pharynx. On peut aussi faire des séries de « U-X, U-X, U-X, U-X », en exagérant, pour bien tonifier les muscles de la mâchoire. »
Pour aller plus loin, d’autres astuces permettent de cultiver le charisme de sa voix. « On peut passer une étape supplémentaire en pratiquant certaines routines tous les jours ou deux jours, insiste Julien Combey. La lecture à haute voix, "avec le ton", est très importante parce qu’on s’habitue à sa voix, son instrument, à respirer, à faire des silences. On peut s’enregistrer ou lire ou parler à un proche dans une autre pièce. »
À la longue, ce type d’exercice permet de se forger une voix et un ton presque radiophoniques, avec de la puissance et surtout du rythme. « Car qu'est-ce qui donne de l'autorité ? C'est faire ressentir sa compétence et sa légitimité. Plus vous utiliserez les silences, les pauses et des phrases courtes, plus vous aurez une articulation précise et plus vous montrerez à votre auditoire que vous les guidez dans votre discours. Tout cela vous donne de la puissance. »
Tout cela peut s’apprendre, déjà, lors d'ateliers sur son temps libre. « Le théâtre ou le chant, si l’on a le temps et l’envie, sont d’excellents moyens de s’améliorer, souligne notre expert, lui-même également comédien professionnel et artiste lyrique. Côté physique, le yoga et le pilates sont d’excellents sports pour travailler sa respiration. Un autre conseil est aussi de pratiquer la méditation ou la sophrologie. »
Si l’on a moins de temps ou pour aller plus loin, il est possible de suivre des formations courtes. Objectif : apprendre les clés de la communication verbale et/ou lutter contre un manque de confiance. Formateur chez Cegos, Julien Combey anime par exemple la formation Travailler sa voix pour s’affirmer à l’oral ainsi que d’autres ateliers sur la prise de parole en public ou les techniques pour convaincre. « C’est l’occasion de structurer son travail vocal et d’apprendre vite certaines techniques pour poser sa voix avec des professionnels. »
Dans certains cas, on complètera ce travail avec un orthophoniste. « Cet autre professionnel peut intervenir, même à l'âge adulte, pour corriger certains troubles de la prononciation, comme un zozotement ou des difficultés à articuler les sons, conclut notre spécialiste. Mais un défaut de prononciation n'empêche pas de poser sa voix et ne nuit pas forcément à son discours. Il est aussi possible d'en faire une force. » Ne jamais oublier que la voix, c'est son identité.
Opération impossible