Comment les PME se forment-elles ?
La formation est-elle le parent pauvre des PME ? Une étude réalisée en juin 2023 par Cegos révèle au contraire que les petites et moyennes entreprises prennent à bras-le-corps les enjeux de formation. Découvrez-en plus sur leurs pratiques.
Embrasser la transformation numérique, recruter les meilleurs talents, réduire leur empreinte carbone... Les défis des PME sont multiples. Pour faire face à l’ensemble de ces évolutions, les petites entreprises actionnent plusieurs leviers, dont celui de la formation. C’est ce que révèle une étude menée en juin 2023 par Cegos, qui s’est intéressé à la gestion de la formation dans les entreprises de moins de 500 salarié·es. Plus de 600 professionnels des ressources humaines (DRH, RRH, responsable formation, DG...) ont, à cette occasion, été interrogés. Pour 68 % d’entre eux, la formation est jugée "indispensable" pour faire face aux enjeux stratégiques de l’entreprise.
Les PME investissent 3 % de leur masse salariale dans la formation
Malgré les freins budgétaires et opérationnels qui les impactent, les PME investissent en moyenne 3 % de leur masse salariale dans la formation, soit presque deux fois plus que l’obligation légale (1,68 %).
Les décisions en matière de formation sont prises de façon collégiale (dans 93 % des cas). Pour autant, ce sont surtout les cadres situés aux plus hauts niveaux hiérarchiques qui les entérinent. Les directeurs généraux (dans 66 % des PME), les DRH ou RRH (63 %) ainsi que les responsables formation (40 %) sont en effet à la manœuvre dans le choix des formations.
Plus de la moitié des salariés formés
Dans la majorité des cas (66 %), le Plan de développement des compétences (ex-Plan de formation), qui constitue le cadre au sein duquel l’entreprise définit les actions de formations qu’elle prévoit de mettre en œuvre au bénéfice de ses salariés, fait l’objet d’une élaboration formelle. Et pour cause : à mesure que les métiers se transforment voire disparaissent, les entreprises préfèrent miser sur les compétences. À juste titre car ce sont elles qui permettront aux PME d’affronter les mutations sociétales, technologiques qui sont déjà l’œuvre. Il n’est donc pas étonnant qu’en 2022, plus de la moitié des salariés (58 %) aient suivi une formation. Dans le futur, près des deux tiers des PME (63 %) envisagent de conserver leurs pratiques, c’est-à-dire de former autant de salariés (59 % des cas) avec autant de budget (66 %).
Les formations métiers privilégiées
Selon l’étude de Cegos, la moitié des PME (51 %) forment leurs salariés au moins tous les deux ans et un tiers (33 %) chaque année, alors même que le temps est une ressource qui leur fait souvent défaut. Dans 88 % des cas, les petites entreprises ciblent leurs investissements dans les domaines de formation fondamentaux. Les formations métiers ou propres à l’activité de l’entreprise (87 % des cas), les formations réglementaires ou relatives à la sécurité (64 %) ainsi que les formations informatiques (51 %) sont majoritairement plébiscitées par les PME. À l’inverse, les formations en langue semblent plutôt passer à la trappe (seuls 13 %).
Le financement des formations maîtrisé
Le financement des formations ne semble pas être un obstacle pour les PME. Selon l’étude, 62 % des PME sondées travaillent avec un opérateur de compétences dans le cadre de leur plan de développement des compétences. Pour ces dernières, l’OPCO finance en moyenne 28 % de leur budget formation. Certainement parce qu’elles ont des budgets plus pressurisés que leurs homologues, les entreprises ayant un effectif compris entre 20 et 50 salariés sont celles qui connaissent le mieux ces mécanismes de financement (73 %).
L’aide financière du FNE-Formation est, elle aussi, bien connue des PME : 50 % y ont déjà eu recours et 31 % projettent d’y recourir en 2023. Désormais bien connu des salariés, le CPF est entré dans les politiques formation : 42 % des PME ont mis en place une politique d’abondement ou de co-construction pour doper leur stratégie.