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Le changement est permanent et l’incertitude systémique. Pourtant les managers font face à un défi de taille : construire et maintenir la cohésion d’équipe dans des environnements hybrides et fragmentés. Je vous en dis plus sur la cohésion d'équipe et comment assurer un esprit d'équipe.
Les liens naturels qui se tissaient autour de discussions informelles ou à la machine à café se font plus rares. Le travail à distance, l’évolution des relations professionnelles et la fragmentation des identités collectives ont transformé la cohésion : d’un phénomène spontané, elle est devenue un enjeu stratégique.
La cohésion d’équipe est la force invisible qui aligne les individus autour d’une vision commune. Elle renforce l’engagement et fluidifie les interactions. La cohésion d'équipe est à la fois un climat relationnel et un vecteur de performance collective.
La structure du travail a profondément changé. L’hybridation — cette combinaison de travail en présentiel et à distance — a affaibli les interactions spontanées qui favorisaient autrefois la confiance et le sentiment d’appartenance.
Par ailleurs, à une époque marquée par une diversité générationnelle, culturelle et géographique croissante, l’appartenance ne va plus de soi. Elle doit être construite de manière intentionnelle, à travers l’inclusion, la reconnaissance et le sens partagé.
Notre monde exige également une nouvelle forme de résilience collective. Les équipes doivent composer avec des changements constants, de l’incertitude et parfois des injonctions contradictoires. Dans ce contexte, la cohésion n’est plus un simple "plus", mais un véritable rempart contre le stress, un levier de collaboration et un accélérateur de réussite collective.
Selon le Baromètre Cegos sur les primo-managers, 42 % des professionnels RH considèrent que "maintenir la cohésion d’équipe" est la priorité n°1 des managers, bien avant d’autres missions managériales. Pourtant, nombreuses sont les organisations qui sous-estiment encore l’importance de développer activement cette cohésion.
Manager une équipe ne se résume plus à superviser ou évaluer la performance. Les managers deviennent aussi des bâtisseurs de cohésion. Cela nécessite bien plus qu’une gestion opérationnelle. Ainsi intelligence émotionnelle, médiation, et création de relations de qualité, y compris à distance, deviennent des compétences clés.
Lire aussi : 5 règles pour être le manager qui fédère
Dans un monde aussi complexe et incertain, la cohésion d’équipe n’est plus un luxe. C’est une nécessité, à entretenir en permanence.
Laurence Balleraud, directrice des projets management & leadership Cegos
Trois piliers permettent de bâtir et entretenir cette cohésion :
Une équipe soudée repose sur un objectif partagé. Lorsque chacun connaît la finalité du travail collectif et les résultats attendus, les liens se créent plus naturellement.
Aligner la mission de l’équipe avec les enjeux stratégiques de l’entreprise et ses objectifs opérationnels permet de construire un récit commun, cohérent et motivant.
Dans un monde fragmenté, cette vision commune est le liant de l’équipe. Sans elle, les membres risquent de fonctionner en silo, sans réelle collaboration.
Quand les échanges en face-à-face sont limités, il est d’autant plus crucial que chaque membre se sente vu, reconnu et valorisé. La reconnaissance passe par une culture du feedback, à la fois formel et informel.
Créer un climat où l’on peut donner et recevoir des retours constructifs, reconnaître les contributions de chacun, et valoriser l’utilité individuelle renforce l’investissement personnel.
Une personne qui se sent reconnue est une personne plus engagée dans la réussite collective.
Contrairement aux idées reçues, une équipe aux liens forts n’est pas exempte de conflits. Au contraire, les différences d’opinion, lorsqu’elles sont gérées de manière constructive, stimulent la créativité, dissipent les malentendus et renforcent la confiance.
Les managers doivent accueillir et valoriser la diversité. Cela implique de développer des compétences en régulation émotionnelle, en médiation, et en feedback croisé, tout en favorisant les échanges ouverts, même à distance.
Une équipe qui traverse des conflits sains et en ressort renforcée gagne en résilience, en confiance mutuelle et en solidité.
Avec l’essor des technologies, la dimension humaine du travail devient plus précieuse que jamais. Les outils collaboratifs et l’intelligence artificielle améliorent l’efficacité, mais risquent aussi de déshumaniser les interactions.
Dans ce contexte, les managers doivent créer des moments de présence authentique. Organiser des réunions ne suffit plus. Il faut instaurer des espaces d’échange sincères et de connexion humaine.
La nature même de la cohésion évolue : longtemps centrée sur le "faire ensemble", elle s’incarne désormais aussi dans le "vivre ensemble". Le lieu de travail ne se résume plus à la production : c’est un espace de croissance humaine, de soutien mutuel et de construction de sens.
La cohésion ne signifie pas uniformité ou absence de désaccord. Elle repose sur la capacité à exprimer des divergences sans rompre les liens.
Dans un monde aussi complexe et incertain, la cohésion d’équipe n’est plus un luxe. C’est une nécessité, à entretenir en permanence.
Les managers qui relèveront ce défi construiront des équipes plus résilientes, plus engagées, plus innovantes, capables de s’adapter à l’incertitude et d’en tirer des opportunités.
L’avenir appartient aux organisations qui auront compris ce changement… et aux managers qui sauront conjuguer compétences stratégiques et qualités humaines.
Si vous agissez pour contruire et/ou renforcer cette cohésion d'équipe, vous aurez très certainement envie de mesurer vos résultats. Il y a donc certains signes à surveiller. La cohésion d'équipe se manifeste par :
Quand on se forme à la cohésion d’équipe, on apprend à :
Je voudrais finir par une citation que j'aime beaucoup. On la doit à l'auteur américain Patrick Lencioni dans son livre Les 5 dysfonctionnements d'une équipe :
« Le travail d’équipe commence par l'instauration de la confiance. Et la seule façon d’y parvenir est de surmonter notre besoin d’invulnérabilité ».
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